Le vote du Parlement français en faveur de la reconnaissance de l'Etat palestinien se veut une pierre de plus dans le processus de décolonisation de la Palestine. Le "oui" des députés français, en effet, s'inscrit dans un contexte d'efforts diplomatiques visant à obtenir des Nations unies une résolution devant fixer la fin de la colonisation. Deux démarches distinctes sont entreprises non seulement par l'Autorité palestinienne, mais aussi par la France. Dans l'optique du "règlement à deux Etats" qu'elle défend, Paris envisage de lancer une initiative pour la tenue d'une conférence internationale sur le Proche-Orient. Mais, pas seulement. Elle ambitionne également de présenter devant l'ONU une résolution devant relancer les négociations de paix qui sont aujourd'hui bloquées. Le texte, qui pourrait être soumis au Conseil de sécurité à la mi-décembre, s'accorde un délai de deux ans pour l'aboutissement des négociations, en vue d'un règlement définitif de la question palestinienne. Cette initiative, qui entend concilier la France avec sa politique arabe héritée de l'ère gaullienne, vient, en fait, compléter une démarche de l'Autorité palestinienne que soutient la Ligue arabe, selon laquelle il est question de soumettre au Conseil de sécurité un texte réclamant la fin de l'occupation israélienne en novembre 2016. Le représentant palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, avait estimé, lundi, qu'il était possible de présenter une résolution au Conseil d'ici à la mi-décembre. Selon Riyad Mansour, le texte devrait fixer un délai pour des négociations sur un accord de paix final et mentionner une deuxième date limite pour la création d'un Etat palestinien. Mais, ce projet risque de se heurter au veto américain, avertissent d'ores et déjà les observateurs. Il n'empêche que les efforts diplomatiques sont déjà mis en branle, notamment par Amman, qui espère présenter une résolution à l'ONU réclamant la fin de l'occupation israélienne avant la fin de l'année. La Jordanie a, dans ce sens, entamé des consultations aux Nations unies avec l'espoir de présenter, avant les fêtes de fin d'année, au Conseil de sécurité, une résolution destinée à relancer les négociations de paix entre Israël et les Palestiniens, a indiqué, hier, son ambassadrice à l'ONU, Dina Kawar. Pour autant, la diplomate du royaume hachémite a prôné une démarche qui rassemble toutes les initiatives, en vue de "parvenir à un texte aussi unifié que possible", en se fixant pour délai d'y arriver "avant Noël, et sinon en janvier". En sus du texte palestinien, elle a évoqué la possibilité de coordonner les efforts avec les auteurs d'autres initiatives. La Jordanie, membre du Conseil, avait fait circuler, en novembre, au nom des Palestiniens, un projet de résolution appelant à la fin de l'occupation israélienne d'ici à novembre 2016. Cette initiative a été entérinée samedi dernier par la Ligue arabe. A. R.