Les Palestiniens devaient déposer, hier, au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution réclamant la fin de l'occupation israélienne. Selon le chef de la diplomatie palestinienne, Riyad al-Malki, le projet de résolution s'inspire largement de l'initiative française qui mentionne un calendrier de deux ans pour la création de l'Etat palestinien sans fixer de délai pour le retrait israélien. C'est « le projet français qui a été amendé avec les observations (...) palestiniennes », a-t-il fait savoir en précisant que la France avait retiré la clause controversée portant sur une reconnaissance par les Palestiniens d'Israël comme Etat juif. Cette initiative est soutenue par la Ligue arabe qui est présente au Conseil de sécurité à travers la Jordanie. Il faudra toutefois quelques jours pour que le texte soit traduit et que les ambassadeurs des pays membres du Conseil consultent leurs capitales. En cas de veto américain, « la question palestinienne ne va pas disparaître d'elle-même », souligne l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour qui a confirmé lundi dernier la volonté palestinienne de rejoindre « au moment opportun » la Cour pénale internationale. Les Palestiniens ont d'autres projets en réserve. Ils peuvent par exemple, s'adresser à l'Assemblée générale de l'ONU pour demander une résolution non contraignante mais hautement symbolique. Ils peuvent aussi demander au Conseil de sécurité de soutenir la candidature de la Palestine à devenir un Etat membre à part entière des Nations unies. Cette démarche, qui se heurterait sans doute au veto américain, vise à renforcer le soutien croissant des Européens dont les parlements reconnaissent l'un après l'autre l'Etat palestinien. Hier, le parlement européen a apporté son soutien de principe à « la reconnaissance de l'Etat palestinien et la solution fondée sur deux Etats », mais cela « devrait aller de pair avec le processus de paix qui devrait être remis en marche », selon la résolution adoptée par 498 voix contre 88. Et à Luxembourg, la justice européenne a annulé, pour vice de procédure, l'inscription du mouvement palestinien Hamas sur la liste des organisations terroristes de l'UE. Elle maintient temporairement le gel de ses avoirs en Europe.