Une journée thématique a débuté ce jeudi matin à la maison de la culture Mouloud Mammeri (Tizi Ouzou), regroupant les vétérinaires praticiens. L'objectif de cette rencontre est (comme précisé dans le précédent article de Liberté), de discuter des difficultés que rencontre le secteur, en plus de la possible création d'un ordre professionnel. Pour aborder cet « évènement » « Liberté » a pris attache avec deux docteurs vétérinaires, Seffih Zoheir, et Amine Khodja Cherif. Les professionnels ont des avis tranchés. A propos de l'ordre des vétérinaires, le docteur Amine Khodja Cherif affirme que le projet est enclenché depuis 20 ans, « j'ai personnellement, depuis 1994, lancé la notion des bonnes pratiques vétérinaires ou code de bonne conduite à travers une gazette vétérinaire, et depuis les choses se sont plus ou moins enchainées sans aboutir de manière concrète, et puis vint le désordre ». L'absence d'un « organe de moralité », et celle d'une coordination de la direction des services vétérinaires, a été « comblé » (la nature ayant horreur du vide) par la création de plusieurs d'associations. C'est le point de vue de M. Amine Khodja Cherif, qui, selon lui elles (les associations) « n'apporteront jamais rien ». La profession est également la cible de débordements, c'est ce que le Dr. Zoheir Seffih indique, « on livre la corporation aux diktats des organisations mondiales OMC et OIE, à travers des accords biaisés au départ, donc on affaiblit un secteur vétérinaire public par les restrictions budgétaires, et on fixe le secteur libéral à l'état larvaire ». Tout en ajoutant que le secteur est victime d'un « système Perdant-Perdant, juste un gagnant : le marché de l'Importation des génisses, de la viande rouge et de la poudre de lait ». Le vétérinaire a également déploré l'inanité de la création du conseil de l'ordre qui, selon lui, « ne peut être que la cerise sur le gâteau, la réalité du terrain dans lequel je suis depuis 1991 est loin de toute éthique, donc en primo une organisation revendicative et patriote chose que ne peut couvrir l'ordre par essence et surtout chaque pays son Histoire, son vécu, l'ordre n'est qu'un rejeton de la révolution française et du corporatisme du maréchal Pétain (1943) ». Il est d'ailleurs prévu que le docteur anime, lors de cette journée thématique, une communication sur « le mandat sanitaire », une exigence de l'accord SPS* signé en 2003 par l'Algérie, une intervention qu'il promet être très « prolifique ». Imène AMOKRANE @ImeneAmokrane *L'Accord SPS a établi un Comité des mesures sanitaires et phytosanitaires (le "Comité SPS"), qui sert d'enceinte pour les consultations sur les mesures concernant l'innocuité des produits alimentaires, la protection de la santé des animaux et la préservation des végétaux qui affectent le commerce, et veille à la mise en œuvre de l'Accord SPS. Le Comité se réunit généralement trois fois par an au siège de l'OMC à Genève et adopte ses décisions par consensus. À l'OMC, il y a consensus "si aucun Membre, présent à la réunion au cours de laquelle la décision est prise, ne s'oppose formellement à la décision proposée". (Source : www.wto.org ).