L'opération devrait cibler l'ensemble des bassins du port maritime et du cercle d'évitage, dans le but de les rétablir à leurs cotes nominales. La drague Reynaert, un navire spécialisé dans le curage des ports, a accosté depuis la semaine écoulée le port de Annaba, dans le cadre d'une mission de travail. Il a entamé les opérations de dragage de ce port, peu avant la visite, samedi dernier, du ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, a-t-on constaté sur place. Cette action a été confiée, selon les explications données au ministre, à une entreprise étrangère sous l'égide de la direction des travaux publics de la wilaya. Le lancement des opérations est intervenu, précise-t-on de même source, au lendemain des travaux de reconnaissance sous-marine et la récupération des obstacles immergés. L'opération devrait cibler l'ensemble des bassins du port maritime et du cercle d'évitage, dans le but de les rétablir à leurs cotes nominales, ce qui devrait permettre, assure-t-on, d'une part de contribuer au renforcement de son attractivité dans le commerce maritime national et international, et de l'autre dans l'augmentation de la taille des navires pouvant accoster le port de Annaba. Faisant partie des dix principaux ports de commerce du pays, le port de Annaba a perdu beaucoup de terrain, du fait de la dépréciation de son activité, dont l'animation rayonnait autrefois sur l'ensemble du nord-est du pays, et une partie de la région Sud. Les minéraliers, les céréaliers en particulier ne mouillent quasi plus leur ancre dans la rade, aujourd'hui déserte, voire moribonde, au vu de la dangereuse régression qu'enregistre cette structure vitale dans la vie socioéconomique de la wilaya et surtout de la ville de Annaba, dont le port fait partie intime de son histoire à travers les âges. Cette infrastructure, qui représente un des piliers de la dynamique sociale de Annaba et de l'ensemble des wilayas limitrophes, avait été emportée par un maelström qui fait que de vieux rafiots viennent "s'échouer" sur ses quais, animés depuis un certain temps par les navettes "spécial trabendistes" à partir de la Chine ou des pays du Golfe. Ces dernières années, apprend-on auprès de certains dockers, seuls de vieux rafiots chargés de rond-à-béton et de bois viennent accoster le long des quais, une manne pour des hommes d'affaires qui trouvent en le port de Annaba un filon d'or inépuisable leur semble-t-il, et qui ont fini par imposer leur diktat, transformant de la sorte le port de Annaba en un grand marché informel, au même titre que ces places où tout est exposé à même le sol. Il faut dire aussi que le port de Skikda et surtout celui de Djen- Djen ont largement "grignoté" de l'influence, de l'impact et du rayonnement du port de Annaba sur l'ensemble de la région est du pays. Le port de Annaba serait-il voué à servir de "cimetière" pour les épaves de toutes sortes ? A Dieu ne plaise. B. B