Quelques mois seulement après avoir signé son premier album El-Ghani Wel Faqir, composé de cinq chansons, cheikh Adda Guerouani vient de marquer son retour dans les studios de l'Agence africaine de la production cinématographie et culturelle de Aïn Naâdja, où il a récidivé avec un nouvel opus de six titres intitulé El-Waldine (les parents), produit et édité au compte du poète Ahmed Bouziane. Le chanteur de la remarquable Ya ahl el-djaoud el-wafi entame ce nouvel album avec Aalahoum selli aala ennabi elaadnan, une chanson qui montre toute la fécondité de son talent tant il s'agit d'une pièce élogieuse composée en l'honneur du Prophète, voire un morceau divinatoire. El-Waldine est le deuxième titre de l'album où l'artiste met en relief l'obéissance et le respect que chacun doit à ses parents. Dans la chanson Ya hadhni el-wed, le poète Ahmed Bouziane, son parolier, exprime sa gratitude envers Hadj Slimane, cet homme d'une grande sagesse qu'il considère comme son pédagogue. Parlant de ses œuvres justement, ce dernier nous a expliqué que la poésie populaire est une succession de richesses des générations anciennes, décrivant divers sentiments nobles allant de la louange de patriotisme au chant religieux (med'h) et aussi du ghazel (l'amour courtois et galant)... "Le verbe est tel le couscous, sans ingrédients il ne prend aucune saveur", dira-t-il pour affirmer qu'un poème doit avoir un sens. En effet, la poésie d'Ahmed Bouziane est nettement liée au terroir culturel maghrébin, puisqu'il prétend être sur les traces des grands maîtres qui ont mis en relief les valeurs de la poésie populaire dans la région. Entre autres, il cite Sidi Lakhdar Benkhelouf, un laudateur prolifique du Prophète Mohamed et fondateur, au XVIe siècle, du genre poétique populaire appelé melhoun au Maghreb central (Algérie), Abou Farès El-Maghraoui, poète de la même époque, natif de Tafilalet (Maroc), considéré comme l'ancêtre et le pôle de la poésie melhoun, ainsi que d'autres illustres poètes à l'enseigne d'Ahmed El-Ghrabli, cheikh Nedjar, cheikh Ben Slimane... Au demeurant, cheikh Adda Guerouani et Ahmed Bouziane nous promettent de nous gratifier, très prochainement, d'un troisième album de 27 minutes, qui sera marqué par une chanson retraçant la glorieuse histoire de Tiaret et son vécu culturel qui mérite plus de considération. Selon Ahmed Bouziane, cette œuvre est déjà dans les studios. R. S.