L'ampleur du phénomène du vol du bois et des autres produits de la forêt a amené les pouvoirs publics à adopter une nouvelle stratégie de lutte, qui impliquera désormais aussi bien les services forestiers que ceux de la Gendarmerie nationale. Le patrimoine forestier de la wilaya de Médéa ne cesse de subir des pertes causées essentiellement par les incendies, qui ont ravagé au cours de la dernière campagne 1276 ha, selon des statistiques fournies à l'occasion d'un point de presse animé, lundi, par Azzedine Sekane, conservateur des forêts, au siège de sa direction. Sur les origines des départs de feu ou leurs auteurs qui n'ont jamais pu être établis, le conservateur expliquera que la responsabilité des services forestiers est limitée à la seule constatation des pertes et aux dépôts de plainte contre X. Faute de moyens suffisants leur permettant de couvrir une superficie de 152 931 ha, les services de la conservation des forêts se trouvent souvent démunis au regard de l'ampleur de leur mission sur un aussi vaste territoire. A propos des feux de forêt et des vols de produits forestiers enregistrés au cours de la période allant du 1er juin au 31 octobre 2014, le même responsable indiquera que ses services ont dressé quelque 210 PV de constatation d'incendies qui ont fait l'objet de dépôts de plaintes contre X dans les tribunaux. Outre les pertes économiques évaluées à plusieurs centaines de millions de centimes, les incendies ont eu des effets négatifs sur l'environnement et l'écosystème dont les dommages sont difficiles à estimer. L'autre phénomène en progression au cours de ces dernières années est celui relatif aux risques auxquels les agents des forêts sont eux-mêmes exposés, risques qui découlent de leur activité de surveillance et d'entretien du patrimoine forestier. On nous rapportera que de nombreux cas d'agressions et de meurtres sur des agents forestiers ont été perpétrés par des "prédateurs" de produits de la forêt. En effet, de nombreuses atteintes au domaine forestier causées par des éleveurs et des riverains de la forêt sont souvent constatées en sus du pillage du liège qui est devenu courant, du fait de son prix très rémunérateur, dépassant 9000 DA le quintal. L'ampleur du phénomène du vol du bois et des autres produits de la forêt a amené les pouvoirs publics à adopter une nouvelle stratégie de lutte, qui impliquera désormais aussi bien les services forestiers que ceux de la Gendarmerie nationale. La collaboration des deux services a déjà permis aux hommes en vert de tester les techniques permettant de relever les indices déclencheurs du feu et leur traitement scientifique pour que les choses ne s'arrêtent plus au seul constat. A propos des nouvelles actions prévues dans le cadre des programmes du secteur, il est noté de nombreuses opérations portant sur la réalisation de tranchées pare-feu, sur l'exécution de 470 ha de travaux sylvicoles et de 80 ha de repeuplement pour la régénération des zones incendiées. En outre, les mêmes services envisagent de relancer les travaux sylvicoles pour le nettoyage de la forêt et de renforcer son réseau de pistes forestières par l'ouverture de 50 km de nouvelles voies de pénétration de la forêt qui s'ajoutent à d'autres travaux d'aménagement d'une consistance de 100 km. M. E.