Il plaide en faveur de mécanismes politiques de “deuxième génération”. Liberté : Depuis la signature du pacte de l'“alliance”, pas une seule rencontre des chefs n'a eu lieu… Abdelkrim Dahmane : Il y a eu des rencontres à un degré inférieur. Mais, si des sommets n'ont pu se dérouler, c'est essentiellement en raison des calendriers chargés des chefs des deux autres partis. M. Ahmed Ouyahia et M. Abdelaziz Belkhadem, du fait de leur haute responsabilité, ont peu de temps libre dans leur programme respectif. D'un autre côté, les structures prévues dans le pacte de l'“alliance” entérinée par le règlement intérieur (signé le 16 mai 2004, ndlr) ne sont pas encore opérationnelles. Mais les contacts et les rencontres entre nous n'ont jamais cessé. Les trois partis ont tout de même étalé, récemment, de grandes divergences sur des dossiers importants, comme la loi de finances et le code de la famille... Je ne partage pas cette appréciation. Je pense, au contraire, que sur les grandes questions qui ont trait à la stabilité économique et institutionnelle, nous développons un certain esprit de convergence. Il est cependant vrai que, sur des questions d'ordre purement social, il y a manifestement un manque de dialogue. Nous devons chercher les voies et les moyens d'aller plus au fond des choses, car cela reste insuffisant pour le moment. Je ne vous cache pas que, dans une certaine mesure, nous restons sur notre faim. Vous pensez, malgré tout, que l'“Alliance” doit continuer ? Absolument, d'autant que notre souci partagé reste la consolidation de la stabilité. Cela ne m'empêche pas de plaider en faveur d'un nouveau mode de pensée des partis politiques, pas uniquement ceux de l'“Alliance présidentielle”. La culture politique n'est pas la même chez tout le monde, résultat de la différence des processus des formations. Il nous faut donc des mécanismes politiques de deuxième génération. L. B.