"Nous prenons tout notre temps pour aboutir à la conférence nationale du consensus et nous voulons une alternance réelle et non clanique", a déclaré, hier à Boumerdès, Ali Laskri, lors d'un point de presse improvisé organisé en marge d'une rencontre avec les militants de la base. M. Laskri dit comprendre les réticences de certains partis politiques qui n'ont pas rejeté frontalement la proposition du FFS, mais le dialogue et la communication, aussi bien avec les partis qu'avec toutes les institutions du pays, sont des atouts à exploiter pour arriver à un consensus sur les objectifs tracés par la feuille de route du plus vieux parti de l'opposition. M. Laskri cite l'exemple du dictateur Pinochet qui n'a été évacué du pouvoir qu'à la suite de 3 000 rencontres et réunions, ou encore les préparatifs du déclenchement de la Révolution algérienne du 1er Novembre qui n'avaient pas réuni à l'époque tout le monde. "Il y avait même des gens qui étaient contre la Révolution, mais en 1956, tout le monde a rejoint le bercail, dans l'intérêt de la Révolution." Et d'ajouter : "Nous voulons construire quelque chose de sérieux et durable, et pour cela, il faut beaucoup de dialogue, de compréhension et de travail afin d'évacuer les préjugés et les réserves." L'ex-premier secrétaire du FFS dira que ceux qui ne viennent pas à la première conférence peuvent toujours participer à la deuxième, précisant que les dates des 23 et 24 février ne sont pas figées. "Ce ne sont que des propositions et nous restons à l'écoute pour arrêter une date consensuelle." À une question sur les déclarations du SG du FLN qui revendique un Etat civil, M. Laskri souligne que cette revendication a été celle du FFS, mais il faut passer aux actes car pour arriver à un Etat civil, il faut d'abord un Etat de droit, et pour cela, seuls les actes comptent, dit-il. Sur les menaces qui pèsent sur l'Algérie suite à la baisse du prix du pétrole, il indique que le pays ne peut pas rester dans le statu quo, cela risque de déboucher sur une situation d'explosion sociale incontrôlable. "D'autant plus que le pays est visé par certaines puissances qui veulent contrôler ses ressources, notamment énergétiques." M. Ali Laskri s'en prend à certains pays, dont la France, qui "n'ont rien fait pour arrêter les salafistes qui se sont dirigés vers la Syrie et l'Irak alors qu'on a survolé notre territoire pour faire la guerre aux mêmes salafistes à la porte de Bamako", ajoute-t-il. M. T.