Nous voulons parvenir à un verre totalement plein. Ce verre est l'Algérie.» C'est ainsi que Mohand Amokrane Cherifi, membre du présidium du FFS, a résumé la première étape des consultations menées par son parti dans le but d'organiser «une conférence nationale de consensus». Pour faire le bilan de cette initiative qui vise à «rétablir un grand consensus national», le Front des forces socialistes a convoqué, hier, une session extraordinaire de son conseil national. Une occasion d'expliciter une démarche qui n'a pas souvent été comprise. Mais aussi une tribune pour donner la réplique aux multiples critiques lancées à l'encontre du parti. Mohand Amokrane Cherifi, entouré de Ali Laskri et Mohamed Nebbou, qui a lu le communiqué final qui a sanctionné plusieurs heures de débats, a expliqué que le FFS va entamer «une nouvelle étape» dans le but de préparer une conférence nationale de consensus. Comme la première, cette deuxième phase est «ouverte à tous», pouvoir et opposition. Cette étape vise à «lever tous les préjugés et réserves suscités par son initiative, en apportant les clarifications ci-jointes» et «à présenter les résultats des premières consultations et réunir les meilleures conditions de la tenue de cette conférence». Contrairement à la première phase où le FFS n'a rien expliqué aux 36 acteurs rencontrés, le parti de Mohamed Nebbou entame la seconde étape avec un «projet» et des propositions concrètes. Le FFS a déjà proposé la date du 24 février, anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures. Mais «nous laissons le choix à nos interlocuteurs» de faire de nouvelles propositions. Le FFS préconise une rencontre en deux temps. La première phase sera consacrée aux propositions «sans débat» et la seconde aux synthèses. 24 février, date symbole… «Le FFS n'est que facilitateur de dialogue. Nous nous proposons, par contre, de nous charger de faire les synthèses entre les différentes propositions des partis politiques», a expliqué Cherifi devant les journalistes. Avant d'arriver à cette conférence nationale, le FFS entamera une deuxième phase de consultations. En plus des rencontres avec les partis déjà contactés, il tentera de rallier de nouveaux acteurs. A commencer par des représentants du pouvoir et des partis de l'opposition qui ont refusé d'émarger, jusque-là, sur la feuille blanche du FFS. «Tout est possible», a résumé Ali Laskri. «Nous n'avons aucun a priori. Tout le monde est bienvenu et nous ne désespérons pas de voir les membres de la CLTD changer de position», affirme de son côté Mohamed Nebbou, premier secrétaire national du parti. Pour anticiper sur d'éventuels absents de taille lors de cette conférence, Ali Laskri rappelle que «même lors du déclenchement de la guerre d'indépendance, tous les acteurs n'étaient pas d'accord sur la Révolution». «Tout le monde est bienvenu, sauf ceux qui s'excluent d'eux-mêmes», indique pour sa part M. Nebbou, un peu agacé. Pour répondre à ceux qui attaquent le FFS, estimant que sa proposition n'est pas claire, M. Cherifi rappelle qu'il faut distinguer entre deux FFS : celui qui «sert de facilitateur au dialogue» et celui d'«acteur politique qui fera connaître ses positions lors de la conférence nationale de consensus». Il estime que son parti a fait cette proposition dans la «neutralité et étant animé de bonnes intentions». «Notre proposition n'est pas en concurrence avec d'autres initiatives, pour la simple raison que ce projet est porté par le parti depuis le congrès de 2013», rappelle M. Cherifi.