Le Syndicat national des chercheurs permanents affilié à Ugta tire, pour la énième fois, la sonnette d'alarme. Dans un mémorandum rendu public hier, les syndicalistes parlent carrément de dislocation du secteur. Depuis 2000, indiquent les rédacteurs du document, tout a été déployé pour “mettre en œuvre la mise à mort de la recherche par l'asphyxie financière, la marginalisation, le blocage des tentatives de sa réelle prise en charge par les ministres délégués, les nominations des responsables et l'utilisation des experts érangers sous le fallacieux prétexte de l'évaluation”. Le Sncp, qui dénonce les perpétuels changements de tutelles qui ne sont pas pour garantir la stabilité et la sérénité dans le secteur, souligne, avec regret, “l'absence de réunion du Conseil national de la recherche et du développement technologique (Cnrst) en tant qu'instance suprême chargée d'arrêter les grandes orientations de la politique nationale de la recherche et déterminer ses priorités”. La première et dernière réunion de cette structure a été organisée en août 1992. “Depuis cette date, c'est en fait l'administration qui gère la recherche dans notre pays”, notent encore les chercheurs permanents qui évoquent, par ailleurs, la question du gel des dispositions réglementaires prévue par la loi 98-11 notamment la non-installation de l'organe directeur permanent. Pour prouver que les pouvoirs publics accordent peu d'importance au secteur de la recherche, le syndicat des chercheurs met l'accent, dans sa déclaration, sur la faiblesse de mobilisation et d'affectation de ressources financières devant atteindre 1% du PIB à partir de l'année 2000. Même les ressources du fonds national de la recherche, sont réparties, selon le Sncp, “de manière administrative et opaque”. L'organisation syndicale, qui dénonce aussi la dégradation de la situation socioprofessionnelle des travailleurs du secteur “lance, encore une fois, un appel pressant aux hautes autorités de l'Etat pour une véritable prise de conscience des dangers qui guettent le pays avec une recherche scientifique publique faible et disloquée”. K. D.