La bibliothèque communale de Larbâa Nath Irathen a accueilli, samedi et dimanche, un colloque sur l'œuvre et le parcours de Si Amar Ou-Saïd Boulifa, organisé à l'initiative de l'entreprise Emev, spécialisée dans les manifestations culturelles, économiques et scientifiques. Cette rencontre s'inscrit, selon ses organisateurs, dans une démarche qui vise à faire connaître les événements et les hommes qui ont marqué la région de Larbâa Nath Irathen. "Boulifa a tracé la voie de l'histoire, de l'anthropologie et de la sémiologie. Il est l'un des premiers défenseurs de la langue et de la culture berbères à structurer l'enseignement de la langue tamazight. Les historiens le présentent comme un brillant pédagogue", relève Malek Amirouche, qui est derrière cette louable initiative. Et d'ajouter : "L'organisation de ce colloque pédagogique dans la ville de Larbâa Nath Irathen n'est pas fortuite, car il s'agit de sa région natale, le berceau de sa pensée. Cette fois on s'est penché sur le parcours de Si Amer Ou-Saïd Boulifa, qui a été un précurseur dans tous les domaines, notamment archéologique, sociologique, anthropologique et la langue berbère. A travers ce genre de manifestations, nous essayons de faire connaître un grand pan de notre histoire qui est peut-être méconnu de notre jeunesse. C'est aussi un moyen de perpétuer nos espaces de débats et d'échange dans une conjoncture où les gens sont pris par les effets de la mondialisation, ne laissant presque rien à la culture." Par ailleurs, plusieurs communications ont été organisées lors de ce colloque sur le parcours et l'œuvre de Si Amer Ou-Saïd Boulifa, et animées par Abdenour Abdesselam, Yidir Ahmed Zaïd, Malika Ahmed Zaïd, Saïd Chemakh, Kamel Stiti, Hamid Bilek, Omar Kerdja et Rachid Oulebsir. La visite du village Adni, terre natale de Boulifa, était également au programme de ces deux journées. Né en 1861 à Adni, dans la région de Larbâa Nath Irathen (Tizi Ouzou), Boulifa suit un enseignement coranique avant d'accéder en 1875 à la première école française ouverte dans la région où il obtient, en plus d'un diplôme d'aptitude aux travaux manuels, un diplôme d'enseignement en langue française, ce qui l'oriente vers une carrière d'instituteur. Il se présente aussi comme professeur de berbère à la faculté d'Alger jusqu'en 1929, année où il prend sa retraite. Mis à part ces notes de voyages au Maroc et quelques documents administratifs, on connaît peu sur celui qui est considéré comme l'un des premiers défenseurs de langue berbère. K. T