Notre mission est de dépoussiérer les travaux de nos ancêtres pour les transmettre aux nouvelles générations», a précisé le journaliste auteur et chercheur Rachid Oulebsir. Amar Ou-Saïd Boukifa était l'un des premiers défenseurs de la langue et culture amazighes. Il a consacré toute sa vie à la recherche dans l'histoire, l'archéologie et la sociologie, ont souligné, entre autre, les participants au colloque, dont les travaux ont été clôturés, hier, à la bibliothèque municipale de Larbaâ Nath Irtahen. Cette rencontre a été initiée par l'Entreprise d'organisation des manifestations culturelles, économiques et scientifiques en collaboration avec la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, les APC de Larbaâ Nath Irathen et de Souamaâ ainsi que l'association culturelle Issegh. «Dans les livres de Boulifa, on trouve les méthodes directes de l'enseignement du berbère comme le lexique et la grammaire. Son œuvre a remis en cause les idées conçues par le colonialisme, notamment sur la femme kabyle», a expliqué, dans son intervention, Saïd Chemakh, enseignant au département de langue et culture amazighes de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. De sont côté, Rachid Oulebsir, journaliste-auteur et chercheur, a préconisé, dans son exposé, la remise au goût du jour ce qu'a écrit Boulifa. « Aujourd'hui, notre mission est de dépoussiérer les travaux de nos ancêtres pour les transmettre aux nouvelles générations. Il faut aussi les accompagner d'images car, nous sommes dans l'époque du contenu pas de contenant », a-t-il précisé, avant d'ajouter : «Boulifa nous a proposé comment étudier le Kabyle et il a défendu le statut de la femme kabyle qui n'était pas celui décrit par le colonialisme». Pour Abdenour Abdeslam, auteur, «Mammeri a suivi le même chemin que Boulifa dont l'œuvre est considérée par Dda Lmulud comme un projet de société». Par ailleurs, notons que Hamid Bilek, sous directeur au HCA, Haut Commissariat à l'Amazighité, a donné une communication intitulée « Boulifa, missionnaire en faveur de son identité» tandis que Kamel Stiti, anthropologue, devait intervenir, hier, sur la contribution de l'auteur «Le Djurdjura à travers l'histoire» dans l'anthropologie Kabyle. Amar Ou-Said Boulifa est né en 1861, au village Adni, dans la commune d'Irdjen, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il s'est engagé dans une carrière d'instituteur avant de devenir linguiste, historien et sociologue. Il est décédé le 8 juin 1931 à Alger.