Pour la première fois depuis leur indépendance, les Tunisiens élisent librement leur président après un deuxième tour. En dépit des appréhensions entretenues par ceux qui lient la stabilité des nations aux bourrages des urnes, le scrutin s'est déroulé dans des conditions de calme et de régularité remarquables. Le RCD salue cette performance citoyenne qui est aussi une avancée qui ne maquera pas d'en inspirer d'autres dans la région. Le peuple tunisien est au rendez-vous citoyen pour la troisième fois en l'espace de trois années consécutives. Il vient de clore la dernière étape du processus de légitimation des institutions politiques nationales depuis le début de la transition démocratique issue de la révolution du Jasmin. Cette élection donnera au président élu une légitimité et une crédibilité politiques incontestables à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Le parachèvement de ce processus, par ailleurs marqué par des moments de reculs et d'incertitude, a été possible grâce à la maturité et à la responsabilité des partis et de la société civile qui n'ont jamais négocié l'exigence de la souveraineté du peuple. Cette victoire de la démocratie, saluée déjà par les peuples de la région, est aussi un désaveu pour les autocrates qui comptent toujours régenter la vie de leurs concitoyens. L'expérience de notre voisin de l'Est prouve qu'une alternative démocratique et pacifique est possible malgré la répression et les dénis de justice longtemps subis par les militants politiques et les populations en général. Elle confirme aussi que le seul consensus possible est celui qui se construit autour des normes démocratiques dans la gestion des scrutins. Dans le cas de la Tunisie, sans l'instance indépendante de gestion de tout le processus électoral, rien n'aurait été possible. Le RCD est convaincu que le combat patriotique passe par la consécration de la souveraineté du peuple algérien ; ce qui passe par la fin des fraudes électorales et l'affectation de quotas aux clientèles et aux faire-valoir du système. Le RCD travaille pour le consensus et la convergence des forces patriotiques en Algérie afin de parvenir au plus vite à l'instauration d'une transition démocratique et pacifique ; c'est le sens de son adhésion à la plateforme de l'opposition adoptée par la conférence de Mazafran, le 10 juin 2014. L'offre politique portant institutionnalisation d'une instance nationale indépendante et permanente chargée de la gestion des élections et d'un observatoire national des élections a aujourd'hui le soutien de la majorité des acteurs politiques crédibles. En cette veille de l'année 2015, le combat de l'heure est de faire de cet impératif, en Algérie aussi, une réalité tangible.