Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) estime qu'aller à l'élection présidentielle d'avril 2014 avec le même dispositif institutionnel, organisationnel et juridique, c'est "faire encourir au pays des périls plus grands que ceux qu'il a connus jusqu'ici". Pour éviter ce scénario du pire, le parti de Mohcine Belabbas propose deux structures qui prendront en charge les opérations électorales à la place du ministère de l'Intérieur : une commission nationale chargée de la gestion des élections (CNCGE) et un observatoire national des élections (ONE). "Le RCD travaille pour un consensus et une convergence des forces patriotiques et démocratiques à même d'impulser des processus électoraux libres, transparents et réguliers, propose une approche nouvelle dans la structure de gestion des élections qui implique la mise en place de deux organes distincts et indépendants : une commission nationale chargée de la gestion des élections et un observatoire national des élections", lit-on dans un communiqué rendu public hier et intitulé "Proposition pour une nouvelle gestion électorale". "Les élections, dont l'organisation et la supervision relèvent du ressort exclusif du ministère de l'Intérieur, se suivent et s'enfoncent dans l'abus et la caricature. Elles sont assimilées à des opérations de maquillage qui ne visent rien d'autre qu'à brider l'espoir d'un changement démocratique et à faire face à la profonde désaffection des citoyens", déplore le RCD, avant d'ajouter : "La grossièreté des manipulations, symptomatique des régimes gérontocratiques et finissants, a atteint son paroxysme avec le délitement de l'administration : triturations d'un fichier électoral largement obsolète, bourrage des urnes, dopages des taux de participation, etc." Pour le RCD, le pays ne peut plus supporter ce genre d'abus : "La fraude électorale en Algérie a un caractère systémique. Elle est un danger pour la cohésion nationale et la paix civile. Désormais, les choix qui s'imposent à l'Algérie sont plus que jamais décisifs." Il s'agit de "rénover l'Etat et le mode de sa gouvernance ou prendre le risque d'une désintégration sociale", explique-t-il. Le RCD propose que la CNCGE soit "une structure permanente, institutionnellement indépendante du gouvernement et dotée de son propre budget dont elle assure la gestion". Composée d'une dizaine de membres indépendants et non partisans, cette commission aura pour charge "d'organiser, de gérer et de superviser tous les processus électoraux, ainsi que les étapes qui conditionnent leur préparation". Elle aura une quinzaine de missions clairement définies. Quant à l'ONE, il doit être "un organisme temporaire indépendant qui sera mis en place à l'issue de chaque opération électorale", explique le RCD. Indépendant de la CNCGE, "cet observatoire sera composé par des personnalités issues de la société civile et du monde syndical et de la culture, ainsi que des représentants des partis politiques et des candidats (...)". "L'observatoire sera investi du pouvoir de suivre et de superviser toutes les phases" d'un scrutin. "Il sera pourvu du pouvoir de recourir auprès des juridictions compétentes pour toute entrave constatée et s'assurer de l'examen et du règlement des litiges électoraux qu'il a soulevés", précise le RCD. A. C. Nom Adresse email