Deux mois nous s�parent de l��ch�ance fix�e le 17 mai 2007 par le pouvoir pour tenter de se rel�gitimer et de se maintenir, � travers une op�ration �lectorale ficel�e d�avance, comme d�habitude. Nous assistons � nouveau � une course effr�n�e, sans principes et sans scrupules, au koursi et � ses privil�ges dans un contexte de recrudescence du terrorisme et de d�gradation des conditions socio�conomiques et des conditions de vie des citoyens. La f�brilit� des partis politiques emport�s par la fi�vre �lectoraliste offre un spectacle d�solant et d�gradant. Ignorant superbement les luttes sociales, citoyennes et syndicales, des centaines de �candidats�, par l�odeur de la rente et de la corruption all�ch�s, se proposent de s�offrir au plus offrant et cherchent le parrainage de qui veut bien le donner. Des dirigeants et militants de diff�rents partis passent de l�un � l�autre, par un syst�me de vase communicant, � la recherche des meilleures opportunit�s pour se placer. Ils discr�ditent l�action politique et portent atteinte au sens d�sint�ress� de l�action militante et revendicative men�e au service des citoyens et de la soci�t�. De tels agissements obscurcissent les enjeux et pervertissent la conscience sociale. Plus on vote, moins �a change ! Dans une situation marqu�e par les atteintes r�p�t�es aux libert�s d�mocratiques, au droit � l�organisation et � l�expression, la confiscation des moyens de l�Etat par les partis-Etats et la mainmise de l�alliance islamo-conservatrice, ces �lections n�auront qu�une seule finalit� : rel�gitimer le syst�me, consacrer son �mariage incestueux� avec l�islamisme et emp�cher toute perspective de changement d�mocratique. Le souci de ce pouvoir n�est pas de chercher � satisfaire les attentes de la population et les exigences de sortie du bourbier islamo-rentier dans lequel l�Alg�rie est englu�e depuis des ann�es. Son souci demeure celui de s�assurer un consensus dans une classe politique, qu�il sait bien obsol�te et d�phas�e par rapport aux r�alit�s, aux exigences et aux aspirations profondes de la soci�t� alg�rienne ; une classe politique qu�il corrompt pour la neutraliser et la discr�diter davantage. Plus que par le pass�, il n��chappe � personne que l�Alg�rie reste le seul pays au monde dans lequel le syst�me politique en place, corrompu et corrupteur, multiplie les consultations �lectorales pour mieux rester en place et r�sister aux exigences de changement ! Le pouvoir continue de d�ployer des moyens �normes pour �normaliser � toute la classe politique, emp�cher toute contestation de sa politique, et emp�cher par tous les moyens possibles toute expression publique divergente, qu�elle soit politique, syndicale, associative, de la presse ou autre. Dans sa politique et ses pratiques anti-d�mocratiques et anti-populaires, le pouvoir dispose aujourd�hui de moyens financiers consid�rables. Il profite de la recrudescence opportune du terrorisme islamiste, qui continue sa pression sur la soci�t� pour la t�taniser, et sur le pouvoir pour obtenir toujours plus de concessions. En cela, il y a un lien d�intelligence et d�int�r�t entre l�islamisme politique et le syst�me rentier : s�opposer ensemble aux aspirations et � l�expression d�mocratiques de la soci�t�. Dans ce jeu criminel, le syst�me et l�islamisme sont � la fois solidaires et concurrents. Chacun se nourrit de l�autre, des d�g�ts qu�il provoque et des menaces qu�il repr�sente, pour s�afficher comme le recours le plus efficace contre lui, tout en s�entraidant mutuellement, mais chacun gardant sa propre strat�gie : de maintien au pouvoir pour le syst�me, de gangr�nage de la soci�t� pour l�islamisme. Or, � ce jeu -l�, c�est l�islamisme qui gagne, en pariant sur �l�avenir� et le pourrissement de la situation dans tous les domaines. Ce cercle infernal doit �tre bris�, et la soci�t� et ses forces patriotiques doivent en sortir. Une alternative d�mocratique autonome ou �lections de la d�composition de la classe politique actuelle ? Mue par de sordides int�r�ts partisans ou personnels au d�triment des int�r�ts du pays et des exigences de sortie de crise, la classe politique, plus obsol�te que jamais, finit par se discr�diter aux yeux de notre peuple, de l�histoire et de l�opinion internationale. Elle ne tire aucune le�on des exp�riences �lectorales ant�rieures et, toute honte bue, se propose de refaire les m�mes fautes. Les partis se r�clamant de la mouvance d�mocratique portent une responsabilit� importante dans le prolongement de la crise par leur attitude incons�quente. Ils ont particip� � presque tous les scrutins, tout en d�non�ant la fraude, et tout en persistant dans cette voie. En agissant ainsi, et comme l�a toujours d�nonc� le MDS, la classe politique contrarie les avanc�es notables de la soci�t� en privil�giant ses positions dans le pouvoir et ses appareils ou les tentatives de s'en approcher. Or, la �r�sistance � � l'int�rieur du syst�me, par la participation au syst�me, et � travers les r�gles du syst�me, est un combat perdu d'avance. Toutes les r�sistances et luttes qui continuent � rester prisonni�res des contours du syst�me sont limit�es, vou�es � l'impasse et � l'�chec. Nous constatons que les diff�rents partis se distinguent d�abord par la course aux postes. Le 16 juillet 2000, le MDS �crivait d�j� : �Chercher une solution dans des formules de saupoudrage, de r��quilibrage, dans des r�am�nagements superficiels au sein de l'�difice institutionnel ou de la classe politique obsol�te ne permettra pas de cr�er la dynamique qui favorisera l'Alg�rie dans sa recherche d'une voie de sortie de la crise. C'est en s'appuyant sur les aspirations de la soci�t� qui a condamn� le syst�me rentier corrompu et l�int�grisme assassin que l'on pourra reconstituer un nouveau consensus et renouer avec l'espoir d'une Alg�rie en marche vers la modernit�.� Sept ans d�j�, et pourtant rien n�est venu d�mentir cette affirmation ! Au contraire, tous les d�veloppements sur la sc�ne politique la rendent plus pertinente encore, pour hier, bien s�r, mais aussi pour aujourd�hui ! Le dirigeant du RCD vient de d�clarer que la fraude sera in�vitable et qu�elle constitue �la m�re de la corruption �. Malgr� cette lucidit�, il d�cide quand m�me d�aller � la chorba �lectorale et d�apporter sa caution � la rel�gitimation du syst�me corrompu et corrupteur et de l�alliance islamo-conservatrice. Parfaitement conscient de la mascarade programm�e, au lieu d�en tirer les conclusions qui s�imposent, voil� qu�il pr�f�re culpabiliser par avance les citoyens pour la fraude qui aura lieu, en rejetant sur eux la responsabilit� de l�emp�cher alors qu�il reconna�t qu�elle sera in�vitable. Il faut comprendre que la fraude �lectorale ne peut pas �tre ramen�e au seul bourrage des urnes et au �triturage� des r�sultats le jour et le soir du scrutin. Le syst�me de la fraude est d�abord politique et institutionnel. Les citoyennes et les citoyens le comprennent de plus en plus. Ils l�expriment par leur abstention et par le d�saveu de la classe politique. En agissant ainsi, a contrario de tous les enseignements de 16 ann�es d�exp�riences �lectorales voulues et organis�es par le syst�me en place pour se maintenir et perp�tuer sa politique de compromis avec l�islamisme politique, nombre de d�mocrates portent l�illusion et la confusion � un niveau �lev�. A leurs responsabilit�s pass�es dans la poursuite de la crise pour avoir cautionn� les processus initi�s par le pouvoir, s�ajoute maintenant la faute de l�irresponsabilit�, non moins coupable. Jamais le foss� n�a �t� aussi grand entre une classe politique entra�n�e dans des calculs politiciens et des alliances contre-nature, domin�e par les partis- Etats et l�alliance islamo-conservatrice r�duisant les �d�mocrates� au r�le de figurants, et les citoyens qui sont de plus en plus nombreux � bouder l�urne parce qu�elle ne peut constituer, dans la configuration actuelle, le lieu o� seront traduits et prolong�s leurs combats citoyens et leurs aspirations r�elles. Le MDS ne cautionnera pas ces �lections La vague �lectoraliste corruptrice a �galement emport� quelques anciens dirigeants et militants du MDS. Autour de trois individus exclus des instances du MDS, un groupe de militants a donc fini par avouer publiquement les v�ritables objectifs des man�uvres qui ont provoqu� une crise au MDS : aller aux �lections et �jouer le jeu� comme toute la classe politique et abandonnent ainsi la ligne et les positions du MDS et tournent le dos � 17 ann�es de lutte courageuse au service de notre peuple. Apr�s avoir tent� de semer la confusion au sein du MDS, par tous les moyens y compris l�usurpation de son sigle, et tent� de tromper l�opinion, voil� que les choses se clarifient. En effet, comme argument supr�me � leur d�marche �lectoraliste, ces anciens militants du MDS ne reculent m�me pas devant le ridicule : les Don Quichotte des temps modernes pr�tendent vouloir �lutter contre la fraude et r�habiliter le suffrage universel� ! Or, s�ils esp�rent obtenir quelques koursis, �a ne pourrait �tre que gr�ce � la fraude et � quelques �arrangements � dont nous leur laissons le secret. Chacun a le droit de suivre le chemin qui peut lui sembler le meilleur pour son propre destin. Chacun, individuellement, est libre de changer de camp, mais nul n�a le droit de confisquer et de salir la ligne du MDS. Le MDS, ses dirigeants, ses militants, ses sympathisants et ses amis restent sereins et confiants. Aucune man�uvre ne les fera fl�chir ou changer de cap. Ce n�est pas au moment o� toute la soci�t�, riche de sa propre exp�rience concr�te, se pose la question lucide �des �lections pour quoi faire ?�, que le MDS qui a toujours contribu� � clarifier les enjeux, va baisser la garde ou se rendre � cette parodie �lectorale. Tous les citoyens et secteurs d�opinion, m�me ceux qui ne partagent pas toutes les analyses du MDS, savent la constance, le s�rieux de nos positions et leur patriotisme. Personne ne sera donc dupe de ces man�uvres et petits calculs. Nous le laissons donc au jugement des citoyens et l�histoire. Dans les jours et semaines qui viennent, nous serons sans doute fix�s sur les intentions du pouvoir que nous mettons devant ses responsabilit�s, avec l�opinion publique comme t�moin. Va-t-il ouvertement �renvoyer l�ascenseur� et soutenir la dissidence de ce groupe en l�autorisant � se pr�senter aux �lections frauduleusement sous la banni�re du MDS, alors qu�il en a �t� exclu de fa�on r�guli�re par les instances l�gales du Mouvement (conseil national et congr�s) et ne repr�sente aucunement le MDS : ni au plan l�gal, ni au plan politique, ni au niveau de sa l�gitimit�. Nous voulons assurer les citoyens et, le camarade Hachemi Ch�rif qui a d� se retourner dans sa tombe, de notre d�termination � nous battre pour pr�server le MDS, sa ligne politique et son ind�pendance et � apporter toute notre contribution aux luttes pour une Alg�rie moderne et d�mocratique. Quelle sortie de crise ? C'est par son attachement aux valeurs universelles de d�mocratie moderne et la production d'analyses de fond auxquelles la vie a donn� raison, que le MDS motive sa position de rejet de ces �lections, rejoint par des secteurs de plus en plus larges de la soci�t�, instruits eux-m�mes par les exp�riences douloureuses men�es jusque-l�. Les �lections du 17 mai 2007 doivent �tre d�nonc�es pour ce qu�elles sont : une op�ration de rel�gitimation du syst�me et de son compromis avec l�islamisme. Ce n�est pas � la caution de cette mystification qu�il faut appeler les citoyens, au pr�texte fallacieux qu�il faudrait emp�cher une �fraude�, par ailleurs reconnue comme in�vitable. C�est au rejet et au boycott de ces �lections qu�il faut appeler les citoyens. C�est par leur d�fiance civique et leur abstention que les citoyens mettront le pouvoir et la classe politique qui le soutient devant leurs responsabilit�s. Il s�agit de refuser au syst�me les moyens de sa l�gitimation et de sa p�rennit�. Par l�abstention, il s�agit d�enlever au syst�me le b�ton avec lequel il continue de frapper notre peuple. Parce que, r�p�tons-le, plus on vote, moins �a change ! La d�fiance de la soci�t� est � la mesure de son divorce avec l�Etat et la classe politique, quelle que sera l�agitation trompeuse de la �campagne �lectorale� avec des moyens colossaux. Les forces d�mocratiques et les personnalit�s qui ont pris sur eux, courageusement, la responsabilit� d��tre aux c�t�s des citoyens en lutte et de d�mystifier la supercherie de ces �lections devraient rendre visibles les raisons du rejet, �tre identifiables aux yeux de l�opinion et capitaliser l�abstention au lendemain du 17 mai pour initier l�alternative d�mocratique dont est grosse l�Alg�rie. Aujourd�hui encore, le MDS pr�conise l�urgence d'un nouveau consensus social d�mocratique port� sur la modernit� et le progr�s sur tous les plans. Ce consensus suppose l�adh�sion au constat qu�il faut disqualifier l'islamisme politique et le syst�me rentier bureaucratique, corrompu et corrupteur. Il passe par la mise en �uvre d'un processus d'�mergence d'une nouvelle classe politique en rupture avec la classe politique actuelle, obsol�te et discr�dit�e. Une telle �uvre peut �tre mise en mouvement dans le cadre des actions communes et d'un large d�bat national sur les diff�rentes questions : �conomie, politique, social, syndicalisme, emploi et dignit� des citoyens, Etat de droit, libert�s publiques, libert� de la presse, ind�pendance de la justice, �ducation nationale, universit� et recherche, jeunesse, culture et identit� nationale, droits des femmes, � Port�s par les forces attach�es au changement d�mocratique, il s�agira de faire un �tat des lieux s�rieux et de parvenir ensemble � un diagnostic partag� de la crise. Nous ne doutons pas que c�est de l� que sortiront les solutions concr�tes, d�mocratiques, novatrices et audacieuses, de sortie de crise. Il s�agira pour tous les patriotes qui ont l�Alg�rie au c�ur de faire un bilan critique et sans concessions de la crise ; mais un bilan tourn� r�solument vers l�avenir. Nous avons confiance : la transparence des d�bats et l�implication des acteurs cons�quents et des citoyens conscients seront autant de garanties contre toute manipulation et d�viation de la d�marche. C�est � celle-ci que nous appelons et pour laquelle nous entendons entreprendre des initiatives d��changes et de concertation avec toutes les forces et personnalit�s qui, comme nous et avec nous, ont abouti aux m�mes conclusions et d�noncent la mascarade des �lections annonc�es et affirment la n�cessit� absolue de l�autonomie face au pouvoir et du rejet de l�islamisme politique. Le MDS est convaincu que la v�ritable solution � la crise viendra de la mise en mouvement des forces du changement d�mocratique et moderne. Il est convaincu qu�un large consensus est maintenant possible pour d�gager un rapport de force dans la soci�t� et entamer les chantiers du changement d�mocratique. Le rejet de l�utilisation de la religion � des fins politiques, le rejet de la patrimonialisation de l�Etat par le FLN et le RND, la d�fense des libert�s publiques et d�expression, la transparence et le contr�le dans la gestion des affaires publiques, l�ind�pendance de la justice, une �cole de qualit�, une politique �conomique rationnelle, g�n�ratrice d�emplois et de justice sociale, etc. sont autant de convergences majoritaires et autant de d�marcations pour avancer et �difier le projet de soci�t� moderne et d�mocratique, et redonner espoir et avenir � notre peuple. C�est � cette perspective, porteuse de la n�cessaire reconfiguration de toute la classe politique, qu�entend se consacrer le MDS. Alger, le 20 mars 2007 P/le bureau national du MDS Le secr�taire g�n�ral Ahmed Meliani