Les incendies, la sécheresse et les fortes chutes de neige de 2005 et de 2012 ont donné le coup de grâce à la production oléicole dans les régions des Ath Yedjar et Ath Ghobri. Le manque perceptible d'engouement que présente la saison oléicole dans la région de Bouzeguène, une soixantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, renseigne clairement sur la faiblesse de la production d'olives. Le rendement oléicole est, en effet, des plus modestes dans toute la région cette année. Contrairement à l'année dernière, l'euphorie a laissé place à la résignation et à l'acceptation des caprices de Dame Nature. Cette chute peut s'expliquer par le fait que la production diminue souvent après une belle saison. Cela est dû à la nature de l'olivier qui, dit-on, marque une "pause" avant de donner une meilleure récolte. Cela est conditionné, par ailleurs, par une bonne saison de pluie, pas trop de vent ou de grêle, mais aussi une période estivale peu caniculaire. La seconde raison de baisse du rendement est liée aux fortes chutes de neige de février 2012 qui avaient dévasté en partie le patrimoine oléicole de la localité : des arbres arrachés ou écartelés et délestés de leurs meilleures branches, celles appelées communément branches "femelles". Tous les oliviers saccagés nécessitent, au moins 2 à 3 ans, voire plus, pour que les branches productrices régénèrent et arrivent à terme pour donner des fruits. Si, cette année, les statistiques de l'administration estiment le rendement à l'hectare entre18 et 30 q, sur le terrain, la réalité et tout autre et va à contre- sens des chiffres officiels. "Que la saison soit bonne ou mauvaise, on nous annonce toujours les mêmes chiffres, soit entre 17 et 30 quintaux à l'hectare", fulmine un propriétaire d'oliviers dans le secteur d'Azaghar. Les estimations fluctuent, normalement, au gré des saisons et du travail fourni. Lancés depuis une dizaine d'années, les programmes de développement agricole et rural, à l'exemple du FNRDA, profitent très peu aux montagnards qui souhaitent renouveler leur patrimoine oléicole. Les nouveaux plants sont difficiles à entretenir pour leur assurer une survie, en saison estivale, il faut fréquemment les arroser. En hiver, les plants souffrent avec le gel et les fortes chutes de neige. Au final, rares sont les plants qui survivent. La greffe de l'oléastre, si elle est bien réussie, semble la mieux indiquée. Le manque d'information et de sensibilisation en direction des bénéficiaires potentiels a entravé le fonctionnement des dispositifs de soutien mis en place par l'Etat. Il faut toutefois reconnaître que l'absence d'entretien des champs et du patrimoine oléicole en particulier, est une réalité amère. Dans certains cas, les oliveraies ne sont visitées qu'une seule fois par an, soit à l'occasion de la cueillette seulement. Dans la majorité des oliveraies de la région, les moyens modernes de cueillette sont très peu utilisés et la récolte se résume en une simple affaire de famille. Les spécialistes mettent en cause le vieillissement des oliviers, les maladies et l'utilisation de méthodes traditionnelles. Cette baisse de production se répercute, inévitablement sur les prix de l'huile. Ils ne cessent, depuis une dizaine d'années, d'augmenter, passant 200 DA en 2001 à 600 DA en 2014. Les incendies, la sécheresse et les fortes chutes de neige de 2005 et de 2012 ont sonné le coup de grâce à la production oléicole dans les régions des Ath Yedjar et Ath Ghobri. De nombreux ménages de Kabylie vont ressentir les effets de cette baisse, ceci d'autant plus que l'huile d'olive constitue un ingrédient essentiel dans la cuisine kabyle et une source de revenus pour de nombreuses familles. K N O