La disparition de Mohamed-Mounib Sendid a suscité une forte émotion au sein de la population d'Annaba. Le wali d'Annaba, Mohamed-Mounib Sendid, décédé à l'âge de 61 ans, a été inhumé, avant-hier, au cimetière central de Constantine, sa ville natale, en présence de ses proches, des amis ainsi que de plusieurs membres du gouvernement à l'instar de Tayeb Belaïz, ministre de l'Intérieur, Mohamed Ghazi, Abdelkader Kadi et Noureddine Bedoui, respectivement ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, ceux des Travaux publics et de la Formation professionnelle et de l'ex-wali de Constantine. "C'est une très grande perte pour le pays que nous venons de subir", a déclaré avec beaucoup d'émotion, Tayeb Belaïz. Un membre de la famille du défunt rappellera, pour sa part, ses qualités, son amour et les sacrifices qu'il a consentis de faire pour son pays, jusqu'à en perdre la vie. Mohamed-Mounib Sendid est décédé mardi dernier, au service de réanimation du département de pathologie cardiaque de l'Institut mutualiste Montsouris de Paris, après une semaine de coma. Dès son annonce officielle, mardi en fin d'après-midi, la disparition de Mohamed-Mounib Sendid a suscité une forte émotion au sein de la population d'Annaba. Des citoyens de tous bords, attristés par le décès du wali, qu'ils ne connaissent pourtant que depuis une année pour la plupart d'entre eux, ne tarissent pas d'éloges sur le commis de l'Etat et de l'homme qui promettait de redorer le blason de la ville côtière et de la wilaya tout entière. Fait notable, il ne se trouve pas ici une personne qui n'ait pas fait l'éloge ou eu un mot de réelle compassion pour celui qui aura, de l'avis de tous, "résolument dit non à la mafia du foncier et aux magouilleurs, engageant jusqu'à sa santé pour assurer la gestion transparente des affaires de sa wilaya". Les circonstances dans lesquelles a eu lieu son soudain malaise cardiaque autant que son rapide transfert vers une clinique privée spécialisée de la capitale française, le 27 novembre dernier, ont fait, rappelons-le, l'essentiel des discussions de la ville chef-lieu. Selon le Pr Ayadi, un éminent spécialiste exerçant à Annaba, "la maladie du wali s'explique par le stress permanent auquel sont assujettis les responsables de ce rang dans le cadre de l'exercice de leur fonction, de surcroît dans une wilaya importante comme la sienne". En l'absence de communication officielle et la rumeur aidant, chacun y va, en effet, de son commentaire, affirmant dur comme fer que l'accident vasculaire qui a finalement emporté le wali est dû à la trop forte pression qu'auraient exercée sur lui des milieux occultes locaux et "des hauts responsables civils et militaires". Cette réputation de probité et d'intégrité a valu à Mohamed-Mounib Sendid un profond hommage de la part des responsables et des élus de toute la wilaya mais aussi et surtout de celle de centaines de simples citoyens qui ont directement adressé leurs condoléances à la famille du défunt, dès mercredi, au siège de la wilaya d'Annaba, où une salle a été spécialement aménagée pour la circonstance. D'autres habitants n'ont pas hésité à faire le déplacement jusqu'à Constantine, jeudi, pour assister aux funérailles du défunt wali au même titre que ses proches et alliés. Un élan de solidarité populaire qui ne s'était que rarement exprimé auparavant, faut-il le souligner. S. BETINA/A. ALLIA