Ahmed Ouyahia s'inquiète du retard qu'accusent les réformes. C'est à l'occasion du conseil national du RND, réuni en session ordinaire, le week-end dernier à Alger (Mouflon d'or), que le leader du RND a eu à exprimer ses appréhensions sur le sort que connaissent les rapports sur les réformes. Abordant, en premier lieu, la situation économique du pays, le secrétaire général du RND, qui s'est d'ailleurs attardé sur la question, fait part de “son inquiétude sur les risques majeurs que véhiculent les tergiversations sur les réformes (économiques, Ndlr) à mener, les confusions dans le débat social, et une transition économique qui a duré dans le temps”. L'orateur, qui exprime la pleine adhésion de son parti à la politique de privatisation dont est exclue Sonatrach en particulier et le secteur des hydrocarbures en général, considère qu'il “s'agit de conduire des réformes approfondies à partir de choix économiques clairement formulés”. Exprimant la même position s'agissant des réformes de l'école, de la justice et de l'administration, Ouyahia pense qu'elles sont “plus qu'en retard”. Toutefois, Ouyahia n'a pas daigné situer clairement les responsabilités dans les blocages que connaissent les réformes en les mettant sur le dos “de la responsabilité collective”. Par ailleurs et tout en réaffirmant les positions du parti, notamment sa condamnation des derniers actes terroristes, le conseil national de l'ex-parti majoritaire a arrêté la date de son prochain congrès au deuxième trimestre de 2003. Il a institué, à cet effet, une commission nationale de préparation représentant les quarante-huit wilayas, présidée par Ouyahia lui-même. Et c'est à ce dernier qu'échoira d'ailleurs la prérogative de constituer les membres de cette commission. Une façon à Ouyahia de concentrer la décision sur lui et de fermer le jeu à ses détracteurs à l'intérieur du parti. N. M.