"Cette année, beaucoup d'entre nous ont dû recourir aux olives de Tunisie, vu que la demande a nettement dépassé l'offre !" nous dira le propriétaire d'une huilerie. Comme chaque année, les habitants de Jijel sont privés d'huile d'olive locale qui, depuis quelques années, est considérée comme un produit rarissime. En effet, même si les propriétaires des huileries ne révèlent jamais la provenance de leurs olives, les consommateurs savent que ce fruit saisonnier est ramené des autres wilayas du pays. "Cette saison, la production est faible, alors pour couvrir le manque, on achète l'olive d'Essebt à Guelma, ou Berrahal à Annaba, ou encore des wilayas de Chlef ou Tlemcen", nous dira le propriétaire d'une huilerie à El-Mzayer. Et de continuer : "Cette année, beaucoup d'entre nous ont dû recourir aux olives de Tunisie, vu que la demande a nettement dépassé l'offre !" Les étourneaux ont, eux aussi, leur part de responsabilité dans la faible production d'huile d'olive. En effet, ces oiseaux migrateurs, qui offrent un spectacle insolite dès le début de la campagne oléicole, représentent pourtant un danger pour les oléiculteurs. "C'est avec une grande inquiétude que nous surveillons l'arrivée de ces volatiles qui provoquent des désagréments dans nos champs", nous dira un oléiculteur de Chadia à Kaous. En effet, les agriculteurs savent qu'une bonne partie de leur récolte pourrait finir dans le ventre de ces oiseaux qui arrivent affamés chaque début de campagne. Sur un autre volet, ce qui a caractérisé cette saison oléicole à Jijel, ce sont les longues files d'attente des consommateurs qui affluent, notamment les week-ends, vers les huileries des communes rurales. Le prix du litre d'huile de qualité moyenne varie entre 650 DA et 750 DA. L'huile locale, quant à elle, demeure introuvable, bien que Jijel dispose d'environ 160 huileries. Par ailleurs, la superficie totale de plantation d'olivier est passée de 17 318 ha à 18 465 ha, soit une augmentation de 3,5%, avons-nous appris de la direction des services agricoles. Les mêmes services nous ont indiqué que la production a atteint actuellement 39 452 hectolitres, elle est appelée à augmenter, puisque la campagne oléicole est en cours. Pour faire face à d'éventuelles crises et éviter l'importation des olives de Tunisie, les services de l'agriculture ont procédé à la plantation d'un nombre important d'oliviers dans une superficie estimée à 25,9 ha. "Les plantations ont débuté durant la première quinzaine du mois en cours, et ce, dans le cadre du projet de proximité de développement rurale intégré (PPDRI)", ont fait savoir les services de l'agriculture. M. S.