Intervenant hier au Forum de la Radio algérienne, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a affirmé que son département ne sera pas touché par les mesures d'austérité décidées par le gouvernement. "Nous avons 7 000 postes vacants suite aux départs à la retraite, et ces derniers ne sont pas encore pourvus", a indiqué la ministre. Et d'ajouter : "Les concours de recrutement auront bien lieu au mois de mars prochain en collaboration avec la Fonction publique." La première responsable du secteur de l'éducation a également insisté sur le fait que les mesures d'austérité arrêtées par le gouvernement algérien ne toucheront pas son secteur, arguant le fait que son département fait partie des secteurs stratégiques dont a parlé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Mme Benghebrit a indiqué, dans ce cadre, que plusieurs établissements scolaires vont ouvrir la rentrée prochaine et que "ces établissements ne peuvent pas fonctionner sans enseignants". "L'école algérienne souffre toujours de surcharge des classes. Il est inadmissible qu'en 2014, nous ayons des classes qui comptent plus de 40 élèves", a-t-elle regretté. La ministre a relevé que la surcharge des classes est une réalité pour les 3 paliers scolaires. Elle est de 2% pour le primaire, 4% pour le moyen et 10% pour le secondaire. "La surcharge des classes pour le secondaire, qui reste la plus importante, est due à la réforme faite en 2003 dans le secteur", a encore explique Mme Benghebrit. La ministre a, également, indiqué que le secteur enregistre un très grand retard dans la construction des établissements scolaires et que plusieurs rencontres ont eu lieu avec le ministre de l'Habitat pour remédier à cette situation. "Si nous parvenons à réaliser les projets inscrits dans l'actuel quinquennat, c'est déjà une réussite. À cet effet, nous avons tenu plusieurs réunions avec le ministre de l'Habitat pour, justement, accélérer le rythme et réceptionner les projets en cours", a-t-elle dévoilé. S'agissant de la relation de la tutelle avec les partenaires sociaux à la lumière des contestations observées au 1er trimestre de l'année scolaire en cours, la ministre a souhaité que "les différents syndicats puissent comprendre la position du ministère concernant leurs revendications dont 95% ont été prises en charge". Elle a estimé que son secteur "a besoin davantage de temps pour satisfaire les revendications socioprofessionnelles des partenaires sociaux". La ministre de l'Education a, par ailleurs, rappelé les mesures adoptées en faveur des candidats aux examens de fin d'année, dont l'annulation de la session de rattrapage de l'examen de fin de cycle primaire, l'introduction de l'option de deux sujets au choix dans les épreuves du baccalauréat, ainsi que la demi-heure supplémentaire accordée pour chaque épreuve. En réponse à une question sur les mesures urgentes adoptées par son département et visant à alléger les programmes et à améliorer le rendement de l'école algérienne, Mme Benghebrit a annoncé que "le changement radical et réel interviendra au début de l'année scolaire 2016-2017, une fois que l'étude engagée par des experts en éducation et en pédagogie sera achevée". Elle a ajouté que ce changement touchera de nombreux domaines dont le contenu des programmes et des livres dans les trois cycles d'enseignement, affirmant que la démarche du ministère dans ce sens "vise à améliorer le rendement scolaire de l'élève ainsi que ses résultats aux examens". Vu "l'importance" du secondaire dans le parcours scolaire de l'élève, la première responsable du secteur a indiqué qu'il sera procédé en janvier 2015 à l'évaluation de ce cycle "en vue de trouver une nouvelle approche d'évaluation des élèves, notamment les candidats au baccalauréat". Concernant la place du secteur privé dans le système éducatif, Mme Benghebrit a précisé qu'"il sera procédé à une révision du cahier des charges qui régit la relation entre la tutelle et les écoles privées en Algérie à travers la définition de nouveaux indices permettant à ces écoles d'assumer entièrement leur rôle dans le secteur, et devenir ainsi un partenaire essentiel et complémentaire de l'école publique". D. S.