Ces statistiques émanent des déclarations des opérateurs eux-mêmes et devraient être confirmées par les services de l'ARPT après audit. L'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) décide, enfin, de sortir de son mutisme et ses communiqués "mises au point" aux différents supports médiatiques pour donner le bilan 2014. Ce dernier concerne aussi bien la téléphonie mobile que les autres segments des télécoms à l'image de la Poste VSAT, GMPCS, Opérateurs VOIP, ISP, Audiotex et centres d'appel. Pour ce qui est des chiffres, tant attendus, de la 3G, l'ARPT donne Mobilis en tête du peloton avec 3,639 millions d'abonnés suivi par Ooredoo avec 3,607 millions et, enfin, Djezzy (OTA) avec à peine 985 000 abonnés. Au total plus de 8 millions d'abonnés pour la voix et Data de l'ordre de 7,164 millions (87%) et 1,067 (13%) pour la Data. Pour le prépaid en 3G, l'ARPT donne une écrasante majorité avec 87,7% et 12,3% pour le postpaid. Les chiffres qui ressortent du bilan de l'ARPT ne font, en réalité, que confirmer ce que l'on savait déjà à travers le rapport de l'Association mondiale des opérateurs mobiles (GSMA) pour le 2e trimestre 2014 qui donnait déjà Mobilis en première position. La tendance se précise, aujourd'hui, davantage et l'écart ne fera que se creuser pas plus tard qu'en janvier 2015 pour la simple raison que les chiffres de l'ARPT sont arrêtés au mois de novembre alors que l'ajout des dernières wilayas s'est fait à partir du 2 décembre. L'opérateur public sera, également, le seul en mesure de couvrir pas moins de 35 wilayas, et ce, dès le début de l'année et seulement 32 pour Ooredoo. Quoi qu'il en soit, la télédensité en 3G est à peine de 20,8% (chiffres de l'Office national des statistiques) alors que les parts de marché en termes d'abonnés GSM et 3G restent en faveur d'OTA avec 41,4% et Ooredoo 26,9% et Mobilis 31,7%. Mais pour le segment mobile 3G, ATM Mobilis arrive en tête avec 44,2% des parts de marché suivi de WTA avec 43,8% et 12% pour OTA. Non-couverture de certaines wilayas en 3G : "c'est le choix des opérateurs" L'ARPT impute la non-couverture de certaines wilayas au choix des opérateurs eux-mêmes. À rappeler que de nombreuses plaintes ont été émises par les citoyens, les industriels et même certains walis à l'image de celui de Bordj Bou-Arréridj, une région censée être la Silicon Valley algérienne qui ne dispose pas de la 3G. L'ARPT décline toute responsabilité à ce propos et explique que c'est le choix des opérateurs et que "c'est la règle de la progressivité du déploiement". Or, il se trouve que se sont là les mécanismes du cahier des charges eux-mêmes qui ont été imposés aux opérateurs. À noter que ce bilan émane des résultats récoltés auprès des opérateurs et qui restent à consolider par l'ARPT dans le cadre d'analyses subséquentes qui seront publiées dans le rapport annuel. Le marché d'Internet réseau fixe et 4G : peu d'avancées Le bilan aborde également la situation du marché d'Internet qui, à côté de la téléphonie mobile et fixe, représente le troisième segment le plus important dans le secteur des télécommunications et sont du ressort d'Algérie Télécom qui y active sans aucun concurrent. Les chiffres donnés par l'ARPT parlent d'un réseau ADSL (réseau fixe) qui a enregistré, à novembre 2014, 1 510 273 abonnés contre 1 297 868 abonnés en 2013. En haut débit fixe (4G), les abonnés s'élèvent à 71 402. L'on constate que si ce ne sont les abonnés à Internet à travers le réseau mobile, le taux de pénétration reste très faible attestant très peu d'avancées dans le domaine. Pour ce qui de l'évolution du chiffre d'affaires du secteur des télécommunications et sa contribution au PIB, l'ARPT révèle 495 milliards de DA soit une croissance de 8% par rapport à celui enregistré au titre de l'exercice 2012. Les revenus générés par les opérateurs de la téléphonie fixe et mobile, au titre de la même période, pour un montant de 300 milliards de DA, représentant environ 61% du chiffre d'affaires des produits consolidés du secteur. S'agissant de la contribution du secteur des télécommunications au PIB, il est estimé à 2,8% pour l'année 2013. N. S.