La communauté berbère, notamment kabyle, établie au Canada s'implique de plus en plus dans la célébration de Yennayer, jour de l'an amazigh. Y compris à l'échelle individuelle, des gens sacrifient à la tradition de Yennayer, en préparant dans leurs foyers le couscous avec l'inévitable ayazid (poulet). Dans le monde associatif, c'est généralement le branle-bas de combat en pareille période. Les membres des organismes communautaires s'affairent à mettre les dernières touches pour célébrer le jour de l'an amazigh avec, il est vrai, le faste et les flonflons en moins. D'abord, l'Association des amis de l'Algérie plurielle (AAAP). Cet organisme canadien à dimension socioculturelle, qui œuvre pour l'émancipation de la communauté algérienne et la promotion de sa culture, organise pour ce vendredi une soirée musicale toute en couleur. Autour d'un méga-couscous, plusieurs artistes établis à Montréal se relayeront sur scène pour marquer l'événement de Yennayer. Ainsi, des anciens membres du groupe Debza, le duo Johny et Karim, les chanteurs Tahar Tayeb, Moh-Laïd Deflaoui et Slimane Dahmane renoueront avec le public dans une soirée qui promet d'être déjantée et qui sera animée par Zoubir Redjadj. C'est pratiquement le même programme auquel nous invite pour le lendemain samedi le Centre amazigh de Montréal (CAM). Celui-ci, bien rompu au milieu culturel, compte recréer l'ambiance familiale à l'occasion d'"Imensi n Yennayer", le réveillon berbère, comme il le fait si bien chaque année. Selon des membres du CAM, il y aura de la belle musique avec des artistes qui ont toujours répondu présent à ce genre de rendez-vous culturels. Pour sa part, l'Association Ines, versée dans l'enseignement de tamazight, célébrera Yennayer samedi 17 janvier. Elle aussi, elle ne veut pas rater ce rendez-vous culturel en concoctant un programme à cet effet. Programme qui sera ponctué d'un gala artistique et un couscous végétarien (ameqful). La soirée qui se veut dansante, puisqu'il y aura la troupe de danse kabyle Tafsut, mettra sur scène le groupe Berbanya et la chanteuse Zahia Belaïd. Les fonds récoltés lors de cette soirée-bénéfice seront versés entièrement à l'enseignement de tamazight que prend en charge Ines. Par ailleurs, la fondation Tiregwa a institué le Prix Rachid-Alliche du meilleur roman amazigh. Les candidats doivent avoir publié un roman durant l'année 2014. Le dernier délai pour le dépôt des dossiers est fixé pour Yennayer, soit le 12 janvier. Au-delà de ces actions culturelles qui célèbrent une tradition venue des entrailles de l'histoire, de plus en plus de voix s'élèvent pour revendiquer l'officialisation de Yennayer en tant que fête nationale. Ce sera ainsi une juste réparation historique d'une tradition à l'origine agraire qui, depuis les jours anciens, n'a pas cessé d'être là, malgré de multiples ostracismes. Y. A.