La colère des habitants de la daïra de Souk El-Tenine ne semble pas s'estomper avec le temps, bien au contraire. Ils ont réussi, hier, une véritable démonstration de force : une grève générale qui a paralysé les trois communes, à savoir Souk El-Tenine, Melbou et Tamridjt, dans la wilaya de Béjaïa, avec la fermeture, pour la deuxième semaine consécutive, de la RN9 reliant l'antique Saldae aux wilayas de Sétif et de Jijel. Et pour signifier aux autorités locales que leur action est portée par toute la population, ce sont des centaines de personnes qui ont répondu à l'appel du collectif des associations de la localité pour un rassemblement devant le siège de la wilaya. À la fin du sit-in, qui n'a nullement interrompu le trafic routier malgré la forte mobilisation, une marche a été improvisée dans les rues de Béjaïa. Il faut dire qu'un service d'ordre a veillé scrupuleusement au bon déroulement de la manifestation pour qu'elle ne soit pas dévoyée par des pyromanes qui voudraient discréditer un mouvement pacifique. Il faut dire que la plupart des protestataires sont des personnes adultes, des pères de famille, pour démontrer tout le sérieux de l'action. Par ailleurs, les mêmes banderoles que celles accrochées au fronton de l'entrée principale du siège de la wilaya ont été brandies lors de la marche. On pouvait y lire notamment : "Nous exigeons un raccordement immédiat au réseau de gaz naturel" ; "Le gaz naturel en Italie, mais pas à Souk El-Tenine" ; "Oui au gaz naturel". Et allusion aux slogans des habitants du sud du pays, actualité nationale oblige, on a écrit et scandé : "Non au gaz de schiste" et "Où est le ministre de l'Energie". En fin de matinée, une délégation a été reçue par le secrétaire général de la wilaya (le wali étant absent, a-t-on indiqué) et le directeur de la SDE Béjaïa. Selon un membre de cette délégation, joint au téléphone, aucune décision n'a été prise et aucune promesse n'a été formulée par les deux responsables. "Ils se sont contentés d'indiquer qu'une demande de dérogation a été adressée par le wali au ministre de l'Energie pour faire passer le réseau par le tissu urbain de la ville d'Aokas, mais que la réponse se fait toujours attendre." M. O./H. Kébir