L'Entreprise algérienne des industries médico-chirurgicales et la société sénégalaise Carrefour-Médical ont signé, hier, à l'hôtel El-Aurassi, un accord de joint-venture portant sur la réalisation d'une usine de fabrication de consommables médicaux. L'accord, qui a été signé en marge de la rencontre économique algéro-sénégalaise en présence du président sénégalais Macky Sall et du ministre de l'Industrie et des Mines Abdesselam Bouchouareb, porte sur "la réalisation d'une unité de fabrication de dispositifs médicaux destinés à la couverture des besoins hospitaliers en matière de consommables pour hémodialyse et autres consommables courants hospitaliers". Le coût global de l'investissement est estimé à environ 9 millions d'euros. Il sera réalisé en trois étapes. La première concerne la réalisation d'une unité de production de concentrés de dialyse pour 2 millions d'euros. La deuxième porte sur la réalisation d'une unité de montage et de stérilisation de dispositifs médicaux. La dernière étape sera consacrée à la construction d'une unité de production des solutés massifs, pour 4 millions d'euros. L'entrée en production de l'usine est prévue pour le 1er semestre 2016. Dans le cadre de ce partenariat, IMC apportera son savoir-faire et son assistance technique, alors que la contribution de CM se fera à travers ses locaux et sa maîtrise des circuits de distribution au Sénégal et dans la région. Au terme de sa réalisation, le projet va permettre la création de 250 emplois. "Il s'agit d'un projet de haute importance", a indiqué le ministre de l'Industrie et des Mines. "C'est ce type de partenariat, exemplaire", que M. Bouchouareb souhaite se démultiplier, formulant le vœu que "le Conseil d'affaires algéro-sénégalais puisse se mettre en place très vite". Le ministre de l'Industrie a exprimé au président sénégalais la volonté de l'Algérie "de consolider et développer davantage" les relations économiques entre les deux pays. "Je suis venu animé d'une forte volonté pour donner un nouvel élan à la coopération sénégalo-algérienne", a indiqué, pour sa part, le président sénégalais, Macky Sall, estimant que "cette coopération ne doit pas seulement se limiter aux relations politiques officielles, mais elle doit également se traduire dans le partenariat économique, dans les échanges commerciaux et même dans les investissements publics et privés". Le président sénégalais a relevé que "les valeurs de culture et de civilisation, ainsi que l'idéal panafricain partagés entre le Sénégal et l'Algérie constituent un socle solide sur lequel les deux pays peuvent bâtir des relations plus rapprochées et nouer un partenariat mutuellement utile". Macky Sall a évoqué, dans son allocution, le nouveau modèle de développement décidé par son gouvernement pour accélérer la marche de son pays vers l'émergence. Cette stratégie, dénommée Plan Sénégal Emergent (PSE), constitue le référentiel de la politique économique et sociale sur le moyen et le long termes. Le PSE identifie les secteurs prioritaires, comme l'agriculture, l'agro-industrie, l'énergie... "L'Algérie, à travers ses structures étatiques et son secteur privé, a toute sa place dans les chantiers ouverts au Sénégal", a plaidé Macky Sall. Véritable point d'entrée pour l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest, du fait de son positionnement géographique, le Sénégal présente beaucoup d'opportunités économiques pour les entreprises algériennes. Les échanges commerciaux entre le Sénégal et l'Algérie demeurent très modestes. Ils sont estimés à 2,4 millions de dollars en 2013. Ils ont atteint 1,69 million de dollars durant les 10 premiers mois de l'année 2014. M. R.