Suite à la vaste opération antiterroriste de jeudi en Belgique, qui s'est soldée par la mort de deux "jihadistes" présumés, de retour de Syrie, deux coups de filet dans les mouvances islamistes ont eu lieu en France et en Allemagne, avec plusieurs arrestations. La police belge a lancé, jeudi, une grande opération antiterroriste dans plusieurs villes. Elle s'est soldée par la mort de deux jihadistes présumés, qui revenaient de Syrie et planifiaient des attentats imminents. La principale intervention a été lancée peu avant 18h à Verviers, dans l'est du pays, et visait un groupe "sur le point de commettre des attentats d'envergure en Belgique, et ce, de façon imminente", selon un substitut du parquet fédéral, Thierry Werts. Les suspects "ont ouvert le feu au moyen d'armes de guerre et d'armes de poing", dont certaines de type Kalachnikov, a-t-il précisé. Même blessés et au sol, ils ont continué à tirer. "Deux suspects sont décédés, un troisième a été interpellé sur place. Aucun témoin ou policier n'a été blessé." "Aucun lien n'a été établi à ce stade avec les attentats de Paris", a précisé le substitut du procureur, Eric Van Der Sijpt. Au total, une dizaine de perquisitions ont eu lieu dans le pays, principalement à Bruxelles et dans ses environs. Elles visaient "une cellule opérationnelle" dont les cibles étaient les forces de police et ont permis d'arrêter 15 personnes, dont deux en France, dans le cadre du démantèlement d'une cellule qui s'apprêtait à commettre des attentats pour "tuer des policiers", a annoncé, hier, le parquet fédéral belge. Par ailleurs, la Belgique va demander l'extradition de deux ressortissants belges interpellés en France dans le cadre de cette enquête, a indiqué le substitut du procureur, Thierry Werts. 12 interpellations en région parisienne En France, 12 personnes ont été interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi en région parisienne, soupçonnées d'avoir apporté un "soutien logistique" aux terroristes auteurs des attentats de la semaine dernière à Paris, selon les autorités françaises. "La plupart sont connues des services de police pour des faits de droit commun", a indiqué à la presse le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. "Ces interpellations montrent la détermination de l'Etat (...) L'Etat veut agir de manière implacable, pour mettre la main sur tous ceux qui ont pu être complices de ces attentats barbares", a déclaré le Premier ministre Manuel Valls. Dans le détail, huit (bien huit) hommes et quatre (bien quatre) femmes vont être interrogés sur un "possible soutien logistique" qu'ils auraient apporté aux tueurs, notamment des armes et des véhicules, a précisé une source judiciaire. Des perquisitions ont été menées dans plusieurs villes de banlieue, notamment à Grigny, au sud de la capitale, d'où était originaire l'un des tueurs, Amédy Coulibaly, et à Montrouge, où il avait abattu, le 8 janvier, une policière. Parmi les interpellés qui ont été placé en garde à vue, figure un ami de Coulibaly, connu pour des faits de braquage et interpellé à Grigny, selon une source policière. Selon une autre source policière, les enquêteurs ont effectué ces derniers jours de nombreuses filatures de plusieurs personnes repérées à partir d'éléments ADN et d'écoutes téléphoniques dans l'entourage présumé de Coulibaly et des frères Kouachi. Les enquêteurs français recherchent, désormais, notamment la voiture de Hayat Boumediene, compagne d'Amédy Coulibaly, visée par un mandat de recherche. La jeune femme âgée de 26 ans a été repérée en Turquie le 2 janvier avant de passer en Syrie le 8 de ce mois. Ils avaient déjà effectué une série de perquisitions en région parisienne, notamment à Bondy (Seine-Saint-Denis), pour tenter de la retrouver. Perquisitions et deux arrestations dans la "mouvance islamiste" à Berlin Une dizaine de perquisitions au sein de la "mouvance islamiste" ont été effectuées hier matin à Berlin et deux personnes ont été arrêtées, dans le cadre d'une opération d'envergure, selon des sources policière et judiciaire. L'opération menée sans incident par "250 fonctionnaires de la police, parmi lesquels trois commandos d'intervention spéciale", a donné lieu à "des perquisitions dans 11 lieux de la mouvance islamiste berlinoise" et à l'arrestation de deux personnes de nationalité turque, affirme la police, précisant n'avoir pas d'indice permettant d'affirmer que les personnes visées préparaient "des attentats en Allemagne". Au total, le groupe comprenait cinq personnes et était localisé dans le centre de la capitale allemande. Les trois autres membres du groupe n'ont pas été arrêtés, les charges à leur encontre étant insuffisantes, selon le parquet de Berlin. "Il n'existe pas d'indice montrant que le groupe préparait des attentats en Allemagne", précise la police. Angela Merkel a promis, jeudi, de combattre les idéologues du terrorisme "avec tous les moyens de l'Etat de droit", en rendant hommage devant les députés du Bundestag aux victimes des attentats perpétrés la semaine dernière en France au nom du jihadisme. M. T./Agences