Vaste coup de filet antiterroriste dans les milieux islamistes radicaux en Europe une semaine après l'attaque contre le siège de Charlie Hebdo et le magasin Hypercacher en France. En Belgique, la vaste opération policière, qui a eu lieu jeudi soir, a permis d'arrêter 13 personnes soupçonnées de vouloir «tuer des policiers» et de «commettre des attentats au sein du royaume». Le porte-parole du parquet fédéral belge avait indiqué que deux personnes ont été tuées lors de l'intervention des forces de la Gendarmerie royale dans la nuit de jeudi à vendredi, sans préciser s'il s'agissait de djihadistes ou d'agents de sécurité. Un important arsenal de guerre (fusils d'assaut, uniformes de police bombes, explosifs, pistolets) a été récupéré au domicile d'un djihadiste. Belgique, plaque tournante européenne du terrorisme La Belgique est considérée comme l'une des plaques tournantes du terrorisme en Europe. C'est d'ailleurs dans ce pays que Coulibaly a pu se procurer les armes avec lesquelles il avait attaqué le magasin cacher de Porte de Vincennes, à Paris, vendredi 9 janvier. Mais, selon toujours le porte-parole du parquet fédéral, il est difficile de dire si les services de sécurité belges ont arrêté l'ensemble du groupe ou pas. La traque continue. De son côté, le substitut du procureur belge, Thierry Werts, a estimé que «le groupe terroriste était sur le point de commettre des attentats terroristes, en tuant des policiers sur la voie publique et dans des commissariats». Il a annoncé qu'il allait demander à la France d'extrader deux ressortissants belges arrêtés en France dans le cadre de cette enquête. A Berlin, un autre coup de filet antiterroriste a permis des perquisitions dans 11 lieux de la mouvance islamiste et l'arrestation d'un citoyen turc. 250 policiers allemands, parmi lesquels trois commandos d'intervention spéciale, ont participé à cette vaste opération berlinoise. Mais il semble que rien ne présageait que les personnes visées par l'enquête s'apprêtaient à commettre des actes terroristes. Valls : «l'état français ne se laissera pas faire» Néanmoins, cela a permis de mettre la main sur le citoyen turc qui aurait des liens avec les groupes djihadistes en Syrie, ou du moins financerait les candidats au départ pour le djihad. De son côté, après avoir participé à la marche des musulmans mardi dernier à Berlin, Angela Merkel a promis de «combattre avec vigueur tous ceux qui commettent des actes violents au nom de l'islam, leurs complices et les idéologues du terrorisme international». En région parisienne, les policiers de la lutte antiterroriste ont arrêté, dans la nuit de jeudi à vendredi, 12 personnes (8 hommes et 4 femmes). Elles sont soupçonnées d'avoir collaboré avec les frères Kouachi et Amedy Coulibaly et suspectées d'avoir «fourni des armes, des planques et des véhicules aux terroristes, avant que ces derniers ne se lancent dans leur équipée sanglante». Des perquisitions et opérations de police ont été menées hier matin dans la banlieue parisienne, notamment à Grigny et à Fleury Mérogis (Essonne), ainsi qu'a Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). De son côté, le Premier ministre français, Manuel Valls, a assuré qu' «il n'y avait pas de lien direct entre les attentats en France et le coup de filet en Belgique». Néanmoins, pour lui, «les attentats, c'est loin d'être terminé, mais l'Etat ne laissera rien passer».