Graine de champion ? Mohamed Yassa l'est déjà. L'enfant de Sidi Ali Bounab (wilaya de Tizi Ouzou) est le premier Algérien à remporter un titre mondial NBA dans la catégorie super plumes. Cela lui a valu des félicitations écrites du ministre de la Jeunesses et des Sports, Abdelaziz Ziari. Juste des félicitations. Il aurait aimé recevoir, à la place ou en plus, une petite enveloppe qui l'encouragerait vraiment à préparer ses prochains combats, comme celui du 20 janvier 2005, à Tizi Ouzou, face au redoutable bulgare Kirkor Kirkorov, dans la catégorie super plumes IBF (International boxing fédération). Mohamed Yassa se rend aujourd'hui, en compagnie de son manager, Khelifa Medderes, à Marseille pour poursuivre sa préparation. “Dans cette ville, on est toujours mis dans les meilleures dispositions, grâce aux efforts constants de notre représentant Jean Molina et à l'aimable concours du Ring Olympique de Marseille”, s'enthousiasment les deux hommes. Au terme d'un séjour qu'ils espèrent fructueux, Yassa rejoindra l'hôtel Dar Diaf, Hammamet, et la forêt de Bouchaoui, à Alger, pour finir les dernières tâches. “Dans cet hôtel, nous trouvons les commodités nécessaires et une disponibilité sans faille”, reconnaissent-ils. La collaboration entre les deux hommes a commencé véritablement en 1999. L'année précédente, Khelifa Medderes se confie à un arbitre (de boxe) : “J'ai repéré un jeune boxeur dont je ferais un champion qui dépasserait tous les grands noms du noble art algérien.” Yassa a, depuis, fait trembler les rings, devenant champion d'Algérie puis, vite, champion d'Afrique, avant de décrocher ce titre mondial NBA. Le manager et le boxeur ont aujourd'hui une relation de père à fils dont les valeurs se résument à : respect mutuel, discipline de fer, sérieux. Le mérite de Mohamed Yassa est d'autant plus grand qu'il se débrouille avec le seul argent de ses sponsors. “Nous ne percevons pas un centime des pouvoirs publics ; les performances de Mohamed sont applaudies par des… réceptions officielles. Sans plus”, s'indigne Medderes. Il est peut-être plus important de débourser des fortunes pour récolter des tempêtes que de verser une dîme à un ambitieux boxeur dont l'amour du pays dépasse de loin les vœux de bonnes intentions de nos responsables. Mais Yassa a de la volonté, et c'est important. L. B.