La Direction de la culture de la wilaya d'El-Tarf a organisé sous le haut patronage du wali d'El- Tarf, le huitième colloque sur Frantz Fanon. La rencontre s'est étalée sur trois jours au niveau de la Maison de jeunes du chef-lieu de wilaya. Plusieurs participants annoncés par les organisateurs n'ont finalement pas pris part aux travaux du colloque, à l'image de Yacef Saâdi qui, a-t-on appris, a transmis une lettre d'excuses. Des soirées artistiques ont caractérisé le huitième colloque à travers la wilaya d'El-Tarf à la mémoire de ce grand défenseur de la première heure de la cause algérienne, le médecin psychiatre Fanon, dont le corps repose à Aïn Kerma, située à 26 km du chef-lieu de wilaya. Cet homme qui a toujours défendu les opprimés et les colonisés et a combattu, aux risques même de sa vie, la ségrégation raciale. Hier, la délégation participante s'est rendue dans la commune d'Aïn Kerma pour déposer une gerbe de fleurs sur la stèle commémorative de Fanon, décédé le 6 décembre 1961, érigée à l'entrée de l'agglomération. De retour vers dix heures à la Maison de jeunes, les intervenants ont souligné l'engagement de cet intellectuel pour la cause algérienne. Cette prise de position qui s'est soldée par son ralliement aux rangs du FLN en 1958, restera à jamais gravée dans la mémoire de tous les peuples opprimés à travers le monde entier et algérien en particulier. "Frantz Fanon, ce penseur universel a su éveiller la conscience des peuples du tiers-monde ayant subi les affres de la répression coloniale", devait souligner Mohamed Taïbi, enseignant à l'université d'Oran. Il a ajouté que ce penseur du XXe siècle a embrassé la cause d'un peuple combattant. Son fils, Olivier Fanon, qui a suivi tous les colloques, se souvient encore des affres de la barbarie coloniale. Karim Lamali, fils adoptif de Fanon, a fait une révélation fracassante. Selon lui, Fanon n'a jamais mis au propre ses écrits, c'est son épouse qui le faisait. L'auteur de Peau Noire, Masques blancs avant de mourir d'une leucémie en Amérique, a fait le vœu d'être enterré sur le territoire algérien. Son vœu a été exaucé puisqu'il a été inhumé à Sifan, à une vingtaine de kilomètres de la commune d'Aïn Kerma sur la bande algéro-tunisienne, puis transféré au cimetière des chouhada de la même commune. Un cinéaste afro-américain qui participait par curiosité, comptait monter un film sur la pensée de Frantz Fanon. Le colloque s'est clôturé dans la soirée d'hier par la projection d'un film documentaire intitulé Mémoires d'Asile réalisé par Abdenour Zahzah, retraçant, grâce à des témoignages, la vie de Fanon, le médecin psychiatre, écrivain et combattant anticolonialiste, suivi de débat. Enfin, les participants ont rendu visite au stand d'exposition de photos prises de ce penseur d'origine martiniquaise, et consulté plusieurs livres traduits dans plusieurs langues. Notons que le programme élaboré par la Direction de la culture n'a pas été respecté... T. B.