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Colloque sur Frantz Fanon à El Tarf
Répandre la pensée du révolutionnaire
Publié dans El Watan le 31 - 05 - 2005

S'il avait vécu, Frantz Fanon aurait eu 80 ans le 25 juillet prochain. Le « psychanalyste du colonialisme » qui a marqué la pensée politique du siècle dernier est né en 1925 à Fort-de-France en Martinique (Antilles françaises) avant d'embrasser la cause algérienne et faire de l'Algérie sa terre d'adoption.
Il a été ravi aux « damnés de la terre » en décembre 1961 à l'hôpital de Washington (USA) emporté par une leucémie. Il avait 36 ans. Il repose aujourd'hui parmi les siens dans le carré des martyrs de Aïn Kerma (Bou Hadjar, El Tarf). Sa Josie, sa discrète et complice épouse, qu'il a connue en 1946 alors qu'ils étaient tous deux étudiants en lettres à Lyon, est inhumée dans le cimetière d'El Kettar (Bab El Oued, Alger). Ils ont eu un fils qui vit toujours en Algérie. Avec la mondialisation, Frantz Fanon est plus que d'actualité aujourd'hui. C'est pour cette raison que le centre universitaire d'El Tarf et la direction de la culture lui consacrent un second colloque qui se tiendra les 30 et 31 mai avec un thème centré sur la pensée révolutionnaire de Fanon. Penseur provocateur, il dérangeait déjà avec ses écrits le conformisme de la France coloniale qui va le persécuter. Ses idées révolutionnaires ont été forgées au contact de visionnaires comme Marcel Manville, avocat, autre grand ami de l'Algérie, mort dans l'anonymat, foudroyé par une crise cardiaque en pleine audience en 1998 alors qu'il plaidait la cause des victimes de la manifestation de décembre 1961 à Paris, et à la lecture d'Aimé Césaire chantre martiniquais qui influencera son premier ouvrage, Peau noire et masques blancs. Médaillés de la guerre, le jeune Frantz et son ami Manville connaîtront la même colère que les tirailleurs algériens lorsqu'ils rentrent au pays en mai 1945 au lendemain de la victoire des Alliés, mais qui n'est pas celle des colonisés toujours méprisés. « Chaque fois que la dignité et la liberté de l'homme sont en question, nous sommes concernés, Blancs, Noirs ou Jaunes, et chaque fois qu'elles seront menacées en quelque lieu que ce soit, je m'engagerai sans retour », déclare-t-il à ses professeurs qu'il retrouve. Dès lors, le jeune Frantz s'engage dans le combat pour « faire peau neuve, développer une idée neuve, de mettre sur pied un homme neuf » : l'ossature du fanonisme, une pensée humaniste moderne, tiers-mondiste et révolutionnaire. Elle le mènera de sa Martinique natale en France pour ses études en médecine et en lettres où il commence à publier ses écrits qui ne laissent pas indifférent. Il est alors muté en Algérie en 1953 où il va découvrir le vrai visage de la colonisation et la condition des colonisés. Son combat devient celui du peuple algérien, celui de la révolution algérienne et de ses idéaux et à travers elle celui des peuples encore sous domination. Le FLN lui confiera de hautes responsabilités. Il sera représentant du GPRA. Avec ses amis d'El Moudjahid qu'il anime avec Réda Malek à Tunis, il œuvre au réveil de la conscience des peuples opprimés. En septembre 2004, à l'occasion du cinquantième anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération, le 9e Salon international du livre d'Alger (Sila) a organisé un colloque en hommage au « psychiatre, écrivain, penseur et révolutionnaire dans tous les termes ». On n'a pas manqué de relever l'étonnante fraîcheur de la pensée visionnaire de Fanon. La mondialisation, qui impose un ordre nouveau - Fanon était farouchement antifasciste - avec de nouvelles formes de domination des peuples à laquelle tendent de s'opposer des mouvements « humanistes » qui se regroupent dans les altermondialistes, reproduit les mêmes rapports dominant/dominé issus de l'esclavage et de la colonisation. Lors du premier colloque sur Frantz Fanon qui s'est tenu à El Tarf en mai 2004, Réda Malek avait déploré le fait que Fanon soit peu connu chez nous avant de l'être dans le monde. « Ses idées généreuses qui sont aussi celles de la révolution algérienne gagneraient à être répandues, en premier à l'école et à l'université », avait-il conclu.

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