La septième édition du colloque consacré à la pensée de Frantz Fanon a été ouverte, jeudi dernier, à la maison des jeunes Ahmed-Betchine, dans la wilaya d'El-Tarf, en présence de sa famille dont ses enfants Olivier, Cédric et Mustapha, des docteurs, Mohamed Taïbi et Abdelkader Arab, des universités de la Sorbonne et d'Oran, ainsi que de plusieurs moudjahidine et deux anciens compagnons de Frantz Fanon qui ont travaillé sous ses ordres lorsqu'il était à l'hôpital de Joinville dans les années 1950. Lors de cette commémoration, un buste en bronze à l'effigie de Frantz Fanon a été dévoilé à Aïn Kerma, précisément au centre de la place publique qui porte le nom de ce penseur dont le seul combat était la libération de l'Algérie de son joug colonial qui durait depuis 1830. Par ailleurs, les présents ont assisté à une exposition portant sur les livres historiques renfermant l'ensemble des œuvres écrites par Frantz Fanon, ainsi que des livres d'auteurs ayant trait au cas phénoménal “Fanon", considéré par l'ensemble de ses pairs comme étant un cas unique dans le monde. Frantz Fanon, docteur en psychiatrie, militant actif de la cause nationale algérienne et de toutes les causes des peuples colonisés, avait comme principal engagement de lutter contre le colonialisme français considéré également comme indissociable de sa mission de médecin. Son fils Olivier, qui a assisté à tous les colloques consacrés à son père, raconte que celui-ci a découvert, en 1953, que l'établissement où il exerçait ressemblait beaucoup plus à un établissement carcéral qu'à un hôpital, notamment dans sa partie réservée aux patients algériens. Toujours, selon le témoignage de son fils, Frantz Fanon a révolutionné l'hôpital en inventant la sociothérapie, l'humanisation des rapports entre le personnel soignant et les malades. De son côté, le docteur Mohamed Taïbi de l'université d'Oran, qui a rappelé le parcours de Frantz Fanon, a également souligné le fait que la pensée de ce militant de la cause algérienne mérite réflexion, car seuls les opprimés, ceux qui ont connu les affres de la colonisation, sont capables aujourd'hui de jauger sa portée. Ses compagnons, eux, ont, par ailleurs, rendu hommage à ce farouche défenseur des droits de l'Homme, la cause algérienne en particulier qu'il a portée au-delà du continent africain. D'ailleurs, avant sa mort à la suite d'une leucémie, en 1961, Frantz Fanon a été enterré, à sa demande, à Siffani, dans la commune d'Aïn Kerma, à El-Tarf. T B.