La demande des omnipraticiens s'articule autour de l'évolution de carrière, la formation continue et l'attribution d'un certificat des études spécialisées au bout de cinq années de pratique dans un service médical spécialisé dans une pathologie précise. Les médecins généralistes du secteur public se sont réunis, hier à Alger, sous la houlette de leur syndicat national, pour débattre de leur statut et surtout de leur position dans l'organigramme des praticiens hospitaliers. Selon le Dr Bahloul, exerçant au centre anticancer de Batna, il est impératif de donner plus de considération à l'omnipraticien, utilisé jusqu'alors "comme une roue de secours". Pourtant, dans les services spécialisés, dont ceux dédiés aux cancéreux, l'apport du médecin généraliste est précieux. De par sa qualification médicale, donc nettement supérieure à celle d'un paramédical, il intervient en amont et en aval de la prise en charge des patients lourds tels que les cancéreux. "Au-delà des soins, nous nous occupons du traitement de la douleur des malades atteints du cancer et nous assurons l'hospitalisation à domicile pour les patients en fin de vie", a expliqué notre interlocuteur. En quelque sorte, ce sont les médecins généralistes qui assument les charges des soins palliatifs. "Dans les CAC (centre anticancéreux, ndlr), nous travaillons dans le stress et nous frôlons souvent la dépression. C'est pour cela que nous estimons de notre droit de prétendre à une retraite confortable", a poursuivi le Dr Bahloul. La demande des omnipraticiens s'articule autour de l'évolution de carrière, la formation continue et l'attribution d'un certificat des études spécialisées au bout de cinq années de pratique dans un service médical spécialisé dans une pathologie précise. "Le médecin généraliste est le pilier de la santé publique, notamment en matière de dépistage des maladies chroniques et graves comme les cancers. Je conseille à toutes les femmes de plus de 40 ans de se soumettre à une échographie mammaire, une mammographie et un frotti. Cela me permet de dépister 6 à 7 cancers par an", a rapporté le Dr Zerrouki Nora, médecin généraliste principal à l'EPSP de Constantine. Pour elle, c'est le premier maillon de la chaîne de diagnostic, puis de soins. Ce qui fait admettre, par la voix d'un autre praticien intervenant dans le débat général, la nécessité de "remettre le généraliste dans l'axe du médecin de premier recours". Il est vrai que dans l'entendement général, l'omnipraticien est plutôt sous-estimé. Il n'est consulté que pour des maux bénins comme la grippe saisonnière, les indigestions et relativement les cas de fortes fièvres subites. Pourtant, il devrait être vu en première intention pour le suivi des malades chroniques, les check-up, et il lui revient d'orienter le patient vers la spécialité que requiert son problème de santé. S. H.