En ce début d'année 2015, et pour les 31 communes qu'elle couvre, force est de constater que le chiffre des créances à recouvrer est effarant. Rien que pour la wilaya de Bouira, les impayés sont estimés à plus de 437 millions de DA. Malgré les recommandations expresses du wali de Bouira, Nacer Maskri, lors d'un conseil de wilaya, en septembre 2013, les services de l'Algérienne des eaux (ADE) n'ont toujours pas réussi à gérer l'alimentation en eau potable des communes réticentes à céder ce qui est considéré comme un fardeau pour les municipalités. Déjà à l'époque, 14 communes s'étaient montrées réticentes à l'idée de cette décharge au profit de l'ADE, et ce, pour profiter des taxes engendrées auprès des recettes communales. Ainsi, en ce début d'année 2015, et pour les 31 communes dépendant de l'ADE, cette entreprise vient de lancer une campagne nationale de recouvrement de ses créances, et force est de constater que le chiffre à recouvrer est effarant. Rien que pour la wilaya de Bouira, les impayés sont estimés à 437 163 653 DA. Sur ces plus de 43 milliards de centimes, 66% sont détenus par des particuliers avec 263 434 498 DA, suivis par les administrations avec 88 066 039 DA d'impayés, soit 22% des créances. Sur les 31 communes gérées par l'ADE, les "mauvais payeurs" se trouvent à l'est de la wilaya, et le palmarès est détenu par la population d'Ath Mansour qui refuse dans sa majorité de s'acquitter des factures d'eau. La daïra de M'chedallah, dont dépend la commune d'Ath Mansour, enregistre à elle seule un taux de créances de 89%. L'unité de Bechloul n'est pas en reste, puisqu'elle détient 79% d'impayés. Pour cette campagne nationale de recouvrement, l'ADE de Bouira devra user de méthodes douces, car la région est considérée comme frondeuse et décrite comme zone sensible. Les coupures d'eau pour les mauvais payeurs ne sont pas systématiques, puisqu'avant de procéder à ces actions, les services de l'ADE s'assurent de la réception de la facture à son destinataire avant de l'avertir par courrier. C'est seulement après qu'une mise en demeure est adressée au mauvais payeur, et en cas de refus de paiement le dossier est transmis au service du contentieux. Autant dire que l'ADE de Bouira privilégie la démagogie pour faire face à des créances tenaces, face à des clients qui se disent étonnés de recevoir des factures aussi salées. Pour cela, les services de l'ADE proposent des solutions concrètes à ces surfacturations en les invitant à faire des recours. A ce sujet, on apprendra qu'une commission se réunit régulièrement pour étudier les recours de foyers contestant leur taux de consommation. H.B.