Dans une région à forte sismicité comme Alger, les petits chocs, selon le Craag, permettent à la Terre d'éviter une cassure brutale comme celle du 21 mai 2003. Moins de cinq jours après celle de mercredi dernier, une nouvelle secousse tellurique a été ressentie, hier matin, dans la région d'Alger et de Boumerdès. Localisée à 2 kilomètres au nord-ouest de Zemmouri et à une quinzaine de kilomètres à l'est de Boumerdès, elle a eu lieu précisément à 9h 4mn. Sa magnitude était de 4,7 degrés sur l'échelle de Richter, selon un communiqué du centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag). S'agit-il d'un nouveau tremblement de terre ou d'une réplique du séisme du 21 mai 2003 ? Selon le chef du département d'études et de surveillance sismiques du Craag, M. Djellid Hamou, si l'on tient compte des premiers éléments d'informations, l'épicentre du séisme est situé dans le "nuage" qui a accompagné la secousse de Boumerdès. Aussi faudra-t-il, selon l'expert du Craag, attendre le résultat des analyses et des études engagées pour confirmer que la secousse d'hier a un lien direct avec le tremblement dévastateur de l'an dernier. Néanmoins, "cette secousse est associée à l'ensemble des petits chocs que le tremblement du 21 mai 2003 a générés. Jusque- là, quelque 7 000 saccades ont été enregistrées. Chaque choc est associé à une faille". Voulant rassurer la population très sensible et encore traumatisée suite au tremblement de terre de mercredi dernier qui était d'une magnitude de 5,7, notre interlocuteur s'est montré serein : "Ces petits chocs restent un bon signe pour une zone à forte sismicité qui produit des tremblements de terre. Je trouve, en toute confiance, que ces mouvements ne bloquent pas la terre dans le temps et permettent à cette dernière de respirer et de dissiper des pressions emmagasinées. Dans le cas contraire, la terre risque de “s'essouffler” et de provoquer une cassure brutale. Il vaut mieux donc des petits séismes modérés.” Globalement, la population algéroise a bien réagi suite à la secousse d'hier, comme cela a été constaté lors de la réplique de mercredi soir. L'on signale, toutefois, que suite au mouvement de la Terre qui a été de courte durée, des lycéens et des collégiens, particulièrement à l'est d'Alger, ont immédiatement déserté leurs classes, sans enregistrer de blessés. R. H.