Depuis le 15 janvier et jusqu'à la fin du mois, la librairie KLMI-Edition, sise au Lotissement sud de Tizi Ghennif (50 km au sud de Tizi Ouzou), organise, avec la collaboration du Musée national du Bardo, une exposition de photographies et en même temps une monographie sur le sabre flissa. Ainsi, le public peut découvrir l'histoire de ce sabre traditionnel kabyle confectionné dans les armureries des tribus d'Iflissen l'Vhar, allant de Dellys jusqu'à Azeffoun, mais aussi les modèles sortis des ateliers d'Ath Yenni et même ceux de Laâziv (l'actuelle Naciria) et de toute la vallée d'Iflissen Oumellil. Les visiteurs reconnaîtront, donc, cette variété de sabres utilisée par les habitants de la Kabylie. "La flissa est un sabre traditionnel d'Algérie originaire du savoir-faire de la tribu kabyle des Iflissen. Il est d'une taille allant de cinquante centimètres jusqu'à un mètre. C'est une arme qui se distingue par la forme droite de sa lame, de motifs gravés sur cette dernière et d'un manche. On l'appelle aussi ‘ajenwi', c'est-à-dire un poignard", lit-on dans une affiche retraçant l'origine de cette arme. Sur les autres photographies, on peut aussi faire une distinction entre les différentes formes de ce sabre aussi bien par rapport à la matière utilisée qu'au modèle de chacun d'eux. L'initiateur de cette exposition, Yahia Boubekeur, souhaite avoir tout de même fait un pas pour faire découvrir aux visiteurs une face de l'armurerie des Iflissen, qui date depuis des siècles, et non pas seulement qui remonte à l'invasion de la dynastie ottomane. "Lors d'une de mes visites au musée du Bardo, j'ai eu l'occasion de voir un sabre ‘flissa' exposé, alors j'ai eu l'idée de demander une documentation à ce sujet. J'ai lu que ce sabre était fabriqué par Iflissen l'Vhar, selon un article d'un historien français. En ce qui nous concerne, il n'y a aucune trace. C'est ce qui m'a motivé à organiser cette exposition pour susciter un débat, car même Iflissen Oumellil revendiquent cette arme", signale M. Boubekeur. En outre, notre interlocuteur lance un appel à des personnes qui auraient gardé des spécimens de cette arme de se manifester afin d'identifier son origine. "Je suis persuadé que nos vieux ont cette arme. Alors, d'autres éléments nous éclaireront sur ce sabre. C'est quand même un élément important de notre patrimoine", note-t-il. O. G