L'Egypte vient de mettre en branle ses forces de sécurité pour lutter contre le groupe Ansar Beït al-Maqdess, la branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI), activant essentiellement dans la région du Nord-Sinaï, où il fait le plus de dégâts qu'ailleurs dans le pays. Deux jours après un attentat sanglant ayant fait 30 morts parmi les forces de sécurité, et revendiqué par ce groupe terroriste, le président, Abdel Fattah al-Sissi, devait, pour autant, annoncer la mise en place d'un "commandement militaire unifié" chargé exclusivement "de la lutte contre le terrorisme" dans la région du Nord-Sinaï. Cependant le raïs égyptien reconnaît que cette lutte serait "longue et difficile" en estimant que de nouvelles attaques auraient lieu. "La lutte sera difficile, dure (...), et elle sera longue" a affirmé M. Sissi dans une allocution retransmise à la télévision, en estimant que de nouvelles attaques auraient lieu. "Nous n'abandonnerons le Sinaï à personne" a encore dit M. Sissi, entouré des membres du haut commandement de l'armée et s'exprimant par moment avec colère. "Le Sinaï sera aux Egyptiens et nous mourrons" pour le défendre. Dans ce sillage, les responsables militaires, font état du fait que les opérations antiterroristes seront intensifiés sous le commandement militaire unifié dans le Nord-Sinaï et les effectifs et l'arsenal militaire seront augmentés. Une vaste campagne militaire lancée il y a plus d'un an pour lutter contre les groupes terroristes n'a pas réussi à faire cesser les attaques contre les forces de l'ordre régulièrement visées depuis que M. Sissi, alors chef de l'armée, avait destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013. M. Sissi a de nouveau accusé la confrérie des Frères musulmans de M. Morsi d'être derrière les attentats, estimant que son pays "affrontait la plus puissante organisation secrète du monde". Mais la confrérie s'inscrit en faux contre de telles accusations, tout en se plaignant de la répression dont elle a été victime. Pour s'en convaincre, elle avance le bilan des mois qui ont suivi cette destitution : 1 400 manifestants islamistes ont été tués, des centaines ont été condamnés à mort et environ 15 000 personnes emprisonnées. Les terroristes affirment agir en représailles à cette répression. Ce branle-bas de combat de l'Egypte, pour faire face au terrorisme islamiste, survient en effet, deux jours après la mort de 30 personnes, en majorité des militaires, qui ont péri dans des attentats au Sinaï. En soirée, des sources de sécurité ont affirmé que l'armée avait déjoué un attentat suicide à la voiture piégée dans la région de Cheikh Zoueid dans le Sinaï. Les soldats ont tiré sur le véhicule qui s'approchait d'un check-point. A R.