L'ancien militant et responsable de la région parisienne au sein de la Fédération de France du FLN est venu à la rédaction de Liberté pour "célébrer", à sa manière, le 58e anniversaire de la grève générale des 8 jours et rendre hommage à Rabie Rabia. L'histoire de la guerre de Libération nationale doit être connue notamment par les jeunes générations d'Algériens. C'est le vœu de bon nombre de moudjahidate et de moudjahidine, qui ont pris leur plume et/ou leur bâton de pèlerin, ces dernières années, pour apporter leur témoignage sur cette période décisive. Parmi eux, Mohamed Ghafir, dit Moh Clichy, ancien militant et responsable de la région parisienne au sein de la Fédération de France du FLN, venu à la rédaction de Liberté pour "célébrer", à sa manière, le 58e anniversaire de la grève générale des 8 jours, et surtout, rendre hommage au premier martyr de la région Nord de Paris : Rabie Rabia. Le 28 janvier 1957, pour rappel, des milliers d'Algériens, affiliés à la Fédération de France, avaient observé une grève d'une semaine, jusqu'au 4 février, dans plusieurs villes françaises. Cette action était "la première bataille politique" décidée par le Comité de coordination et d'exécution (CCE) et menée simultanément en Algérie et en France. Une bataille qui, comme l'avait relevé le FLN, à l'époque était engagée "à l'occasion du débat à l'ONU sur la question algérienne". D'après Moh Clichy, outre la mobilisation de tout le peuple algérien derrière le FLN, comme "seul représentant authentique", et la démonstration à l'Assemblée générale des Nations unies confirmant l'exigence d'indépendance, l'action de 1957 visait également l'isolement du "clan des messalistes" pour exclure toute idée de "troisième force". Pour l'ex-responsable à la Fédération de France du FLN, le mouvement de grève avait été "soigneusement bien préparé", et suivi à plus de 98%. "Toutes les entreprises françaises, usines, chantiers, administrations, se trouvaient paralysées durant les 8 jours de grève, enregistrant l'absence de 300 000 Algériens qui formaient une main-d'œuvre spécialisée, dans leur majorité", a révélé le moudjahid. Non sans insister sur "le rôle déterminant" joué par cette fédération, véritable "fer de lance" de la lutte de Libération nationale. Ce dernier a, en outre, rappelé que c'est durant la préparation de cette grève, plus précisément le 26 janvier 1957, que Rabie Rabia, enfant de Guenzet (Beni Yala) et chef de cellule au sein de la Fédération de France, avait été tué par balle, à l'âge de 33 ans, "en accomplissant son devoir", à savoir la distribution de tracts, la sensibilisation et la mobilisation des Algériens. Dans son témoignage, Moh Clichy a affirmé que c'est à hauteur de la rue des bacs d'Asnières, un quartier considéré comme "le fief du MNA", que le drame s'était produit. Le 4 février, dernier jour de la grève, le chahid était enterré. L'oraison funèbre prononcée, ce jour-là, avait "mis l'accent sur le crime commis par les contre-révolutionnaires du MNA", a-t-il annoncé, précisant plus loin que le corps du martyr repose, depuis juillet 1987, au cimetière des chouhada de la commune de Guenzet et qu'une cité et un CEM portent le nom de Rabie Rabia. H. A