En réaction au clash avec le MJS au terme de la journée d'information sur le football professionnel qu'a présidée le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, les présidents de clubs professionnels de Ligue 1 ont décidé de réactiver le Forum des clubs professionnels (FCP) dont la première réunion est prévue pour lundi prochain à Alger en vue de constituer le nouveau bureau et d'arrêter le plan d'action pour cette saison. Le porte-parole de l'ASO Chlef nous explique : "Effectivement nous avons décidé de réactiver notre association qu'est le Forum des clubs professionnels, en raison des dérapages que nous sommes en train de vivre en raison des comportements de certains responsables en charge de ce secteur stratégique. Je ne comprends pas comment le DG de la Cnas ose tenir des propos sans aucun fondement. Ou il est mal informé, ou il ne maîtrise pas son domaine. Il n'a pas dit la vérité sur la prise en charge des frais d'assurance des joueurs et leur cotisation. Pour lui, seul le MCA et, à un degré moindre, l'USMA ont payé, or c'est faux. Personnellement, j'ai appelé le représentant de la Cnas à Chlef qui a confirmé que notre club a payé durant le mois de septembre 2014 le montant de 135 millions de centimes pour 35 personnes. la JSK a payé près de 287 millions de centimes, vous voyez donc que ce directeur ne dit pas la vérité. Autre chose, nous nous sommes mis d'accord, il y a quelques mois, avec la FAF et le ministre des Sports pour plafonner les salaires à hauteur de 120 000 DA imposables, c'est-à-dire payer les impôts en fonction de cette mensualité, tout le monde était d'accord, nous avons donc commencé à payer nos impôts sur la base de cette décision. Le DG nous a surpris en affirmant qu'il n'était pas au courant de cette décision, pourtant celle-ci a été prise lors d'une réunion officielle à laquelle Tahmi et Raouraoua ont pris part. Il n'a rien voulu comprendre et il nous dit de payer 15 fois le SNMG, c'est insensé", nous dira Abdelkrim Medouar. En fait, le DG en question a insisté sur le fait que les clubs payent les impôts en fonction des salaires réels des joueurs qui sont parfois mirobolants, il faut le dire. Medouar ajoute : "Nous avons été également surpris par les propos tenus par le DG du Centre du registre du commerce qui a révélé que depuis 2010, les clubs n'ont enregistré aucune activité et qu'ils ne sont pas autorisés à activer jusqu'à ce que le projet soit présenté prochainement au Conseil des ministres et qu'il soit avalisé. Sans cela nous ne pouvons rien faire. Cinq ans après on vient nous dire qu'on ne peut pas faire du commerce alors qu'on est censé être des SSPA (Sociétés sportives par actions)." Medouar : "La vision du MJS est utopique" "Franchement nous n'avons rien compris, nous sommes stupéfaits par de tels propos, ce n'est pas possible, c'est pour cela que nous avons décidé de revenir à l'association qui sera un vraie force de proposition, nous avons remarqué que rien ne va plus et qu'il n'y a aucune avancée remarquable dans le dossier du professionnalisme. Pire, il y a un net recul par rapport aux années précédentes, on nous considère comme des sociétés par actions, alors que nous n'avons pas de rente pour faire fonctionner nos clubs. Tout le monde connaît les difficultés financières dans lesquelles se débat la majorité des clubs. Aussi, à ce jour, nous ne voyons aucune solution, nous avons donc décidé de réagir, car nos propositions ne sont pas prises en compte. Pourtant il y a eu des réunions et des recommandations ont été données, on ne nous écoute pas, nos propositions sont rejetées, c'est le moment de remettre les choses au point et d'éclaircir une fois pour toutes ce dossier." Concernant la décision prise par le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, relative à l'aide de l'Etat, qui cessera à partir de 2018, Medouar n'y va pas par quatre chemins pour dénoncer cette mesure. "À travers ces décisions très impopulaires et franchement utopiques, ils veulent carrément tout verrouiller, ils nous disent que le peu d'argent que l'Etat débloque, ne servira pas à payer les joueurs, à faire fonctionner le club, etc. À quoi servira donc cet argent ? Ils veulent même que les subventions des APC, des wilayas et des APW, passent impérativement par le ministère des Sports. Je pense qu'à travers toutes ces mesures, il y a une action délibérée de nous étouffer et d'asphyxier les clubs. Si nous continuons à ce rythme-là, tous les clubs vont déposer le bilan, pourtant, la loi de finances 2014 a consacré le soutien financier étatique aux clubs professionnels à travers un compte d'affectation spécial. À ne rien comprendre dans cette démarche", conclut le député FLN de la ville de Chlef. R.A.