L'évènement de Sakiet Sidi Youcef a été marqué cette année par cette nouvelle ère d'une Tunisie tentant de se relever rapidement. C'est ainsi que Badji Kaid Sebssi nouvellement élu président a réagi par l'envoi d'un message de félicitations adressé au président de la république Abdelazziz Bouteflika. La lecture juste et réelle de ce message nous renvoi vers une autocritique basée sur un certain désengagement des deux parties envers les sacrifices de leurs peuples. A vrais dire, la commémoration de ces évènements significatifs à plus d'un titre se limite pour le moment à un simple échange de messages de félicitations voire des rencontres d'officiels sur les « lieux du crime ». A Sakiet Sidi Youcef, le cimetière des martyrs implanté à proximité du poste frontalier Tunisien interpelle l'ensemble des passagers et lance chaque jour des appels à l'union entre les peuples frères. D'où cette question d'unité doit impérativement susciter plus d'intérêt voire même plus de sérieux. Rendant hommage aux martyrs, le président tunisien se dit "convaincu que cette épopée demeurera un symbole éternel dans la mémoire collective commune nous incitant à oeuvrer constamment pour promouvoir davantage les relations de fraternité et de coopération entre nos deux pays au mieux des aspirations de nos deux peuples frères à la dignité, à la prospérité, à la complémentarité et à l'intégrité et au service du parachèvement de l'édifice de notre grand Maghreb arabe". Si l'expérience lancée auparavant par les deux états, en rapport avec le lancement d'unités mixtes de production tout au long des frontières n'a pas donné les résultats escomptés, le superficiel dans ce genre de coopération en a été la cause réelle de cet échec. L'histoire des deux pays a encouragé un certain brassage familial, devenu au fil des années un vrais prolongement n'obéissant guère aux frontières tracées. La majorité des fans de cette union tant attendue, estime que la question des frontières entre les trois pays maghrébins aurait vraisemblablement pris la part du lion lors des négociations avec le colonisateur français, sinon comment expliquer l'acharnement des trois parties (Algérie, Tunisie et Maroc) sur cette question de bornage qui n'a été réglée que ces dernières années. Enfin, tout un chacun a le droit de se poser la question suivante : Si ces deux présidents acteurs et témoins de cette époque coloniale ne règlent pas ce problème, comment va être la réaction d'autres responsables de leur rang dans l'avenir ? Larbi TOUHAMI