Le Qatar lorgne du côté de l'or algérien. La question a été évoquée, hier, lors d'une rencontre algéro-qatarie, organisée à la résidence d'Etat Djenane El-Mithaq, coprésidée par le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, et le vice-ministre de la Coopération internationale, Mohamed Benjassem al-Thani. Pour l'instant, il n'y a rien de concret. "Nous avons seulement évoqué la question", a précisé le ministre de l'Industrie et des Mines. Pour rappel, en novembre 2011, un mémorandum d'entente a été signé par la société Manadjim El-Djazaïr (Manal) et Qatar Mining. Ce mémorandum portait sur l'identification des moyens pour le développement de la coopération entre les deux sociétés. Dans ce cadre, il a été notamment convenu d'étudier la possibilité de créer une société mixte pour la recherche et l'exploration de l'or dans les deux sites de Tirek et Amesmessa (Tamanrasset). Pour l'heure, Manadjim El-Djazaïr s'attelle à la préparation d'un cahier des charges. L'échec de l'expérience de partenariat avec l'australien GMA-Ressources pèsera certainement sur les discussions. Le vice-ministre qatari des Affaires étrangères, chargé de la Coopération internationale, a souligné que sa visite en Algérie avait pour objectif d'évaluer les projets d'investissement en cours et préparer la visite du Premier ministre qatari en Algérie, prévue en mars prochain. Trois projets de partenariat ont été passés en revue lors de la rencontre entre Abdessalem Bouchouareb et Mohamed Benjassem al-Thani. Le ministre de l'Industrie et des Mines cite notamment le complexe sidérurgique de Bellara. M. Bouchouareb annonce que "la première pierre" pour la réalisation du complexe sera posée lors de la visite du Premier ministre qatari en Algérie, début mars. En attendant, le conseil d'administration de la société mixte Algérie Qatar Steel se réunira le 25 février prochain pour décider d'une augmentation du capital social, fixé initialement à 10 millions de dollars. Le ministre ne précise pas le niveau de l'augmentation. Le premier responsable du secteur a indiqué que le projet permettra de créer 3 000 emplois directs et indirects et de répondre aux besoins du marché national en matière de sidérurgie. Le coût de réalisation du complexe de Bellara s'élève à 2 milliards de dollars et produira dans une première étape 2 millions de tonnes d'acier par an à partir de 2017, production appelée à augmenter progressivement pour atteindre 5 millions de tonnes à l'horizon 2019. Le ministre de l'Industrie avait reçu en janvier dernier Gianpietro Benedetti, président et CEO du Groupe industriel Danieli d'Italie retenu par la société commune algéro-qatarie — Algerian Qatari Solb (AQS) — dans le cadre des appels d'offres relatifs à la réalisation du projet du complexe sidérurgique de Bellara dans la wilaya de Jijel. Le projet pour lequel a été retenu le Groupe Danieli porte sur la construction d'une aciérie et de trois laminoirs dont deux pour le rond à béton d'une capacité de 1 500 000 tonnes/an et un troisième laminoir pour le fil machine d'une capacité annuelle de 500 000 tonnes. Les deux parties avaient convenu de déployer les moyens nécessaires pour livrer les laminoirs dans un délai de 20 mois, à compter de la date de signature des contrats prévue avant la fin février 2015. M. Bouchouareb a également évoqué, hier, deux autres projets de partenariat avec les Qataris pour la production des phosphates et de l'ammonium. Les deux projets vont permettre une remontée de la chaîne de valeurs dans les domaines des engrais et du phosphate. Ce sont des projets importants. "Pour les deux projets, les études sont avancées", souligne le ministre, précisant que la rencontre s'inscrit dans le cadre du confortement de la coopération entre l'Algérie et le Qatar. Elle fait suite à ce qui a été décidé lors de la rencontre de la Haute-Commission mixte algéro-qatarie qui s'est tenue les 23 et 24 novembre 2014 à Doha sous la présidence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et Cheikh Tamim Ben Hamad al-Thani, émir du Qatar. M. R.