L'avenue Larbi-Ben-M'hidi n'est plus aussi triste qu'elle ne l'était avec l'extinction d'enseignes de salles de cinéma, les unes après les autres. Aujourd'hui, la joie des cinéphiles du quartier est d'autant plus grande depuis qu'il y eut l'inauguration de la salle de cinéma Echabab par l'APC d'Alger-Centre. Trois mois ont suffi pour matérialiser dans les faits la livraison et l'installation du lot machinerie de scène pour illuminer les... planches de l'ancien Casino. C'est dire qu'en plus du coût global d'aménagement, il n'en a pas fallu beaucoup, sinon qu'une modeste enveloppe d'environ 27 263 316,68 DA pour ouvrir les tentures sur l'écran qui faisaient jadis la notoriété d'une prestigieuse rue de la capitale. Situés tout au bout de l'avenue Larbi-Ben M'hidi et à l'estuaire des rues Patrice-Lumumba et Ali-Boumendjel (ex-Durmont d'Urville), la salle Echabab ne désemplit plus de cinéphiles d'hier et d'aujourd'hui. En témoigne l'engouement pour Harraga Blues de Moussa Haddad durant les matinées et les soirées. Est-ce à dire que c'est l'Alger qui revit ? Apparemment oui ! En témoignent les galas de variétés qui font salle comble de familles comme au bon vieux temps de l'Alger by night. Autre destination de marchands de rêves : la salle de cinéma El-Kheyam avenue Mustapha-El-Ouali (ex-Claude-Debussy) qui s'embaume actuellement du Parfum d'Alger de Rachid Benhadj. Au demeurant, l'ancienne salle le Debussy accueille le rendez-vous bimensuel des "Samedis de l'amazighité" qu'organise le Haut-Commissariat à l'amazighité. Une renaissance qui a requis l'effort de trois années de dur labeur pour asseoir le lot de siègerie suivi du revêtement, de l'installation d'un kit de projection vidéo ainsi que les équipements de projection de 35 mm qui ont abouti jusqu'à l'illumination de l'enseigne lumineuse de l'ancien Debussy au prix global d'environ 115 millions de DA. Autre destination et pas des moindres, le Djurdjura que la municipalité d'Alger-Centre s'astreint à réaménager en médiathèque au bout d'un délai d'une année pour la somme d'environ 22 millions de DA. Vu ainsi, l'aménagement de la galerie marchande qui abrite l'ancien Cameo et l'îlot d'immeubles 18A, 18B et 18C boulevard Colonel-Amirouche ne serait pas de trop. C'est ce qui s'appelle faire d'une pierre deux coups. Seul couac, la mise en valeur d'El-Hillal (ex-Triomphe) et du Mitidja (ex-Paris) se sont heurtés tour à tour à l'infructuosité qui a sanctionné l'appel à la concurrence pour leur aménagement. Enfin et pour conclure, force est d'admettre que le livre Sauvons nos salles de cinéma publié aux Ed. FCNAFA a été lu par le beylik. L. N.