Sur fond de crise économique et de pénuries au Venezuela, le président Nicolas Maduro a intensifié son offensive contre l'opposition avec l'arrestation du maire de Caracas Antonio Ledezma, placé vendredi en détention provisoire. M. Ledezma, 59 ans, une figure de l'opposition, a été brutalement interpellé jeudi soir dans ses bureaux par plusieurs dizaines d'agents des services secrets (Sebin) équipés d'armes, de cagoules et de gilets pare-balles. Deux procureurs lui ont signifié vendredi qu'il était poursuivi pour "son implication présumée dans des faits complotistes pour organiser et exécuter des actions violentes contre le gouvernement". Le parquet a ensuite ordonné son placement en détention provisoire et son incarcération dans la prison de Ramo Verde, près de Caracas, où est enfermé depuis un an un autre dirigeant de l'opposition, Leopoldo Lopez. Les autorités reprochent à M. Ledezma d'avoir apposé, avec d'autres opposants, sa signature au bas d'une lettre ouverte publiée la semaine dernière dans la presse et appelant à une transition démocratique à la tête du Venezuela. Le président Maduro est intervenu publiquement dans la soirée de jeudi, peu après l'arrestation de M. Ledezma, dans une allocution radiotélévisée de près de deux heures. M. Ledezma "doit être inculpé par la justice vénézuélienne pour qu'il réponde de tous les délits commis contre la paix dans le pays, la sécurité, la Constitution", a annoncé le président socialiste, se référant à une tentative présumée de coup d'Etat qu'il avait dénoncée le 13 février. R. I./Agences