Amar Ghoul, président de Tajamou Amel el-Djazaïr (Taj) a dégainé, hier, lors de l'ouverture des travaux du bureau politique de sa formation. Dans son viseur, l'opposition qui a appelé à des manifestations pour la journée du 24 février. Selon lui, certaines personnes "veulent manipuler la rue à des fins politiciennes". Cela, estime-t-il, "est une manière de jouer avec le feu". Du coup, ses mises en garde contre toute "atteinte à la paix et à la stabilité du pays" sont "un acquis à préserver". "Il est facile de provoquer le chaos", a-t-il encore dit, mettant l'accent sur la nécessité de privilégier le dialogue, en dépit, a-t-il souligné, des différends politiques qui opposent les uns aux autres. "Malgré nos différends, l'intérêt et la stabilité de l'Algérie priment sur tout", a-t-il encore asséné. Les griefs de l'actuel ministre des Transports contre les initiateurs des manifestations du 24 février coïncidant avec l'anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures ne s'arrêtant pas là, il a accusé la CLTD et l'Isco de faire "dans le régionalisme". "Dire que nous soutenons nos frères au sud du pays est un langage très dangereux. Cela a une connotation régionaliste", a-t-il indiqué, ajoutant que cette conception "peut porter atteinte au pays au moment où des dangers, et pas des moindres, menacent plusieurs pays de la région". "Le sud du pays est une partie de l'Algérie, le soutenir c'est le considérer comme relevant d'un autre pays", a-t-il encore martelé, avant de dénoncer "la récupération des dates historiques qui constituent une fierté nationale pour des intérêts partisans étroits". Le chef de Taj a estimé, par ailleurs, que plusieurs opportunités se présentent à la classe politique pour faire valoir leurs idéaux. Il a cité la révision de la Constitution et "des échéances à venir". "Nous voulons une Constitution consensuelle qui prendra en charge les revendications de tout un chacun", a dit M. Ghoul, précisant qu'elle comportera "des réformes profondes". Sur un autre plan, il a indiqué que le Taj "est disposé à prendre part à toute initiative", à condition qu'elle respecte "la légitimité des institutions élues" et aussi "la préservation de la paix et de la stabilité du pays". Amar Ghoul évoque ici l'initiative de la conférence nationale du consensus lancée par le FFS et semble faire un clin d'œil à ses ex-pairs du MSP qui veulent lancer des pourparlers avec la classe politique, y compris les partis du pouvoir. Il est revenu aussi sur la conférence économique et sociale qu'organise le Taj, où, a-t-il dit, plusieurs spécialistes prendront part. Sur le plan international, il a appelé à une solution politique en Libye, tout en dénonçant "l'utilisation de Daech pour porter atteinte aux pays de la région". Pour lui, Daech est "une invention pour frapper les unités des pays arabes et musulmans". M. M.