Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) a annoncé, hier, la tenue d'un rassemblement des enseignants universitaires de tout le territoire national devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur à Alger pour dénoncer, disent ses représentants, la situation chaotique dans laquelle patauge l'université algérienne. "Il y a un plan de destruction de l'université algérienne, ce lieu qui permet au potentiel intellectuel de se régénérer", a soupçonné Ould Ouali Samy-Hassani, le coordinateur de la section Cnes de Tizi Ouzou, initiatrice de cette action d'envergure nationale. À travers cette action, le Cnes compte mettre en avant plusieurs revendications liées à la situation de l'université, à celle des enseignants, des diplômes, et l'expérience professionnelle des enseignants qui n'est toujours pas prise en compte dans l'évolution des carrières universitaires. S'agissant des revendications locales, le coordinateur du Cnes, ayant rappelé hier au cours d'un point de presse que la grève illimitée déclenchée depuis le 11 février dernier et qui paralyse la quasi-totalité des facultés de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou avec un taux de suivi avoisinant les 90%, a annoncé que la semaine prochaine les enseignants comptent à nouveau investir la rue pour se faire entendre. Plus concrètement, M. Ould Ouali a annoncé une marche des enseignants le 2 mars prochain vers le siège de la wilaya de Tizi Ouzou. "Au lieu de trouver des solutions, l'administration du rectorat tente de torpiller le mouvement de grève et de pousser au pourrissement", dira-t-il, réaffirmant la détermination des enseignants à faire aboutir leurs revendications. Le coordinateur du Cnes a également souligné que, depuis l'entrevue qui s'est soldée par un échec, le 10 février dernier avec le ministre de l'Enseignement supérieur à l'hôtel Amraoua, aucune réaction des pouvoirs publics de nature à trouver des solutions à la situation des enseignants n'est enregistrée. "Au contraire, ce sont des atteintes au droit de grève qui sont enregistrées", a-t-il précisé, expliquant que, désormais, la section du Cnes qu'il dirige compte œuvrer à enclencher une dynamique national pour "mettre fin à la gestion de l'université à coups de décrets et privilégier plutôt le débat qui sera une halte salvatrice pour l'université", dit-il. S. L.