Des enseignants de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou sont entrés en grève ouverte, mercredi, pour demander l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles, a-t-on constaté. Cet arrêt de travail illimité, initié par le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) a été "largement suivi" au niveau de l'université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou où des cours n'ont pas été assurés, a indiqué à l'APS le coordinateur de cette organisation syndicale, Ould Ouali Samy. Le CNES a décidé de cette grève pour demander la "satisfaction des revendications socioprofessionnelles" des enseignants universitaires dont "l'octroi d'un nouveau quota de logements pour satisfaire la demande totale exprimée", estimée actuellement à 1500 postulants, la "valorisation de l'expérience de l'enseignant" par, notamment, "la révision du statut particulier de l'enseignant-chercheur, la révision à la hausse de salaires des enseignants chercheurs, la mise en place d'un système de revalorisation salariale, annuel pour tous les salariés et la mise en place des conseils d'orientation, d'éthique et de discipline." Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, qui avait effectué mardi une visite de travail dans la wilaya de Tizi Ouzou avait reçu une délégation du CNES au niveau de l'hôtel Amraoua. Au sortir de l'entrevue, M. Ould Ouali avait indiqué que la délégation, dont il faisait partie, qui s'est entretenu avec M. Mebarki a "apprécié la qualité de l'écoute de la part du ministre". Il a toutefois déploré le fait que cette rencontre "ne se soit pas déroulée au sein de l'université et en présence de l'ensemble des composantes de la famille universitaire" de Tizi-Ouzou. S'agissant de la poursuite de leur mouvement de grève, le coordinateur syndical a indiqué que le CNES attend des décisions allant dans le sens de la prise en charge des doléances des enseignants de la part de la tutelle, relevant que l'entrevue de mardi avec le ministre avait plutôt un but explicatif. "Nous savions que des décisions ne pouvaient être prises dans ce genre de rencontre", a-t-il dit à ce propos. Une Assemblée générale du CNES, prévue pour dimanche prochain, fera une première évaluation de cette grève et décidera, en fonction de l'évolution de la situation, de la poursuite ou pas de cet arrêt de travail. Le ministre de l'Enseignement supérieur avait déclaré, mardi à la presse, qu'il était "tout à fait normal" que ces enseignants posent des problèmes liés à leurs conditions de vie et de travail. Avant d'ajouter qu'il a "beaucoup de bonnes nouvelles à leur annoncer". Le vice-recteur chargé de la pédagogie à l'université de Tizi-Ouzou, qui était en réunion, n'a pas pu être joint par l'APS pour recueillir ses propos concernant de cette grève.