C'est dans l'indifférence générale et l'anonymat le plus total que se sont déroulées, ce jeudi à Oran, les rencontres censées marquer la célébration de la journée des droits de l'homme. L'absence des citoyens à ce type de manifestation, qui intervient conjoncturellement, interpelle tout le monde plus particulièrement les organisateurs de ces rencontres, mais également ceux qui s'efforcent de promouvoir les notions et les principes des droits de l'homme. Pourtant dans notre pays, depuis l'Indépendance, ce n'est pas la matière qui manque, notamment ces quinze dernières années. Ainsi, la chaire de l'Unesco des droits de l'homme rattachée à l'université d'Es-Senia a organisé une rencontre, une sorte de débat libre autour de la notion des droits de l'homme, de la valeur et de la reconnaissance de l'autre, mais qui s'est déroulée dans une salle déserte. Seule une petite poignée d'enseignants et d'étudiants était là au Cridssh jeudi matin. Dans l'après-midi, c'est le MSP qui voulait également marquer cette journée par une rencontre qui n'attira pas grand monde. En dépit de la discipline de ses militants, ce parti islamiste n'a pas eu de succès. Et pourtant, le MSP avait choisi avec soin ses thèmes, lesquels ne fâchent personne et ne provoquent pas de polémique politique puisqu'il s'agissait des manifestations du 11 Décembre 1960 en Algérie et de l'Intifadha palestinienne. c'est à croire que la classe politique et les intellectuels, du moins ceux que l'on trouve à Oran, n'osent débattre ou se prononcer sur ce qui se passe sous leurs yeux et dans leur propre pays. F. B.