Deuxième chapitre : Une autre chance : Résumé : Dalila s'inquiétait de ne pas avoir de nouvelles de Maria. Lorsque son frère lui apprit que Maria et Yahia s'étaient séparés définitivement, elle s'empresse d'aller la voir. Maria fait peine à voir. Elle éclata en sanglots en parlant de lui. Elle voulait partir avant son retour... -Mais tu es folle Maria ! Abandonner ton travail ? Qu'est-ce que tu crois ? Que je vais te laisser te ruiner l'existence ? D'accord, c'est lui qui t'a plaquée ! Ce n'est pas une raison ! Dalila était livide, et devant la décision que venait de prendre son amie, elle en voulait à mort à Yahia. Il n'avait pas le droit. Enfin, il ne lui avait rien demandé, mais... -Ecoute, je sais que tu ne peux pas comprendre ! -Tu as eu la chance de ne pas souffrir d'amour, et Dieu merci, tu n'as pas eu à être plaquée ; il aurait travaillé ailleurs, je n'aurais pas songé à partir. Seulement, on est collègues de travail, et pour moi, c'est la torture ! Je ne veux pas le revoir ! Je ne pourrais pas supporter de ne pas lui dire bonjour, de le voir discuter avec d'autres, alors qu'avec moi c'est terminé ! -D'accord ! s'écria Dalila, mais ce n'est pas une raison pour que tu te détruises... N'oublie pas que tu n'as personne pour t'aider ! Et que personne, même si tu le demandes, ne bougera le petit doigt pour toi. Il faut songer à ton avenir, pas à la douleur. Un jour ou l'autre, tu l'oublieras. Et cette rupture ne sera plus qu'un mauvais souvenir. Mais il faut que tu agisses pour le mieux maintenant... Tu ne trouveras pas un autre travail facilement et où tu seras mieux payée ! Tu veux mourir dans la misère ou, pour te nourrir, te mettre à la prostitution ? -Tu commences à m'agacer Dalila, lui dit calmement Maria. Je ne suis pas une jeune fille... J'ai plus de trente ans et je sais ce qu'il me faut ! -Est-ce que tu as été très loin avec lui ? s'inquiéta Dalila. Est-ce que vous avez... ? -Pas uniquement cette fois, lui avoua-t-elle avec un sourire au coin de la bouche. Et je ne regrette pas d'avoir eu des relations avec lui ! Ce sont les meilleurs moments que nous avons partagés ! Non, je ne regrette rien... Avoir vécu cette histoire d'amour est une part de bonheur. Même si nous nous sommes séparés. Mais cessons, proposa-t-elle avec humeur, de parler du passé, parlons de l'avenir ! -Mais c'est ce que nous faisons depuis tout à l'heure, lui rappela Dalila. Et tu t'apprêtes à te suicider ! Maria eut un drôle de rire et s'empara du bras de son amie. -Mais tu es là pour m'en empêcher, lui dit-elle. Et si cela peut te rassurer, je ne me suiciderai jamais... car je ne suis plus seule... Dalila fronça les sourcils et se souvint de cette idée folle qui avait traversée l'esprit de son amie. -Ne me dis pas que tu es enceinte !? Tu lui as fait un bébé dans le dos ? Maria, je ne te pardonnerai jamais de me cacher quelque chose ; il faut tout me dire... Est-ce que tu n'aurais pas pris de contraceptifs ? -Non... J'ai pu jouer la comédie... C'est toujours moi qui prends des précautions... Je l'aime et je vais avoir un enfant de lui... Cela me donne assez de force pour continuer à vivre ! L'enfant qui naîtra sera la source de ma nouvelle énergie... Je me battrai pour lui ! -Tu es folle ! Tu vas être rejetée par la société ! Et ton enfant ? Le pauvre... Dès maintenant, je le plains ! Maria, je t'en prie, ne fais pas cette folie... Et si tu es enceinte, tu as encore le temps de trouver une solution ! Si vous ne pouvez pas reprendre votre relation ! -Je ferais tout, Dalila, mais pas ça ! Cet enfant, c'est moi qui l'ai voulu. Ce n'est pas un accident. Certes, c'est contraire à mes premiers principes, aux valeurs morales apprises et que j'avais, mais je n'y peux rien, et sache, Dalila, que si dans quelques jours j'ai mes règles... là, je songerai sérieusement au suicide... Ce sera à cet instant que je ne supporterai pas le fait d'être séparée de Yahia... Rien qu'à l'idée d'avoir un enfant de lui, je me sens moins seule et moins faible... Cela te choque, mais sois rassurée. Si je tombe enceinte, je quitte Alger ! -Mais tu me diras où tu iras ! la pria Dalila, bouleversée par ce qui arrivait à sa meilleure amie. -Hum, je vais y réfléchir, fit Maria qui savait que ce secret serait bien lourd à porter pour quelqu'un d'aussi fragile que Dalila. Elle la connaissait assez pour savoir qu'elle irait peut-être même trouver Yahia pour le lui dire. Mais en attendant, elle pouvait encore y réfléchir et tester Dalila... (À suivre) A. K.