Le projet de réalisation et de mise en exploitation d'un complexe agro-industriel, dont l'objectif est la production de primeurs, a été lancé officiellement, avant-hier à Ouargla, dans la vallée d'Oued-Righ par le ministre des Ressources en eau et celui de l'Agriculture, alors en visite d'inspection dans la wilaya. Confiée à deux sociétés espagnoles, pour une durée de réalisation de huit mois, cette nouvelle technique se servira de la géothermie produite par les forages pour la production agricole, qui sera orientée vers l'exportation, puisque cette production répondra aux normes européennes et que cet objectif est inscrit dans le protocole d'accord. Les deux ministres ont mis l'accent, lors de la signature du protocole d'accord entre l'Office national d'irrigation et de drainage (Onid) avec les sociétés La Empresa de Transfomacion Agraria SA et Alcantra System SL, sur la nécessité de moderniser l'outil de travail dans le domaine de l'agriculture. "La bataille de la sécurité alimentaire ne peut être menée sans un mode d'exploitation moderne", a déclaré Abdelouahab Nouri, ministre de l'Agriculture. De son côté, Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, a évoqué la mise sur pied de tous les moyens nécessaires et les ressources hydriques essentielles pour accompagner la modernisation du secteur de l'agriculture. Le projet est conçu sur une terre agricole d'une superficie de 250 hectares Des serres multichapelles seront installées sur un espace de 40 hectares et serviront à la production de primeurs avec des techniques de culture hydroponique. Cette technique, explique-t-on, consiste en la plantation sur des supports en plateaux dans lesquels sera placé le substrat. Son Excellence l'ambassadeur espagnol à Alger, présent à la cérémonie, s'est d'abord félicité de la signature de l'accord et a ensuite souligné que l'un des objectifs du projet est "le transfert de technologie et de savoir-faire" aux agriculteurs algériens. "La wilaya d'Ouargla recèle des potentialités qu'il faut exploiter", a indiqué Hocine Necib, rappelant que l'Etat a mis la coquette somme de 400 milliards de dinars, durant la dernière décennie, dans le secteur des ressources en eau, afin de répondre aux besoins des citoyens du sud du pays. Il a regretté que les potentialités hydriques du Sud nécessitent davantage d'efforts du fait de la mauvaise qualité de ses eaux. Le coût du projet avoisine les 1,3 milliard de dinars, "dont le financement est assuré par le marché financier", a indiqué M. Necib. Cette nouvelle méthode de financement de projets a été dictée, pour rappel, par le chef de l'Etat qui a conditionné tout lancement de projet à un financement en dehors du Trésor public. M. Nouri a indiqué, quant à lui, que le même projet sera lancé, incessamment, dans la wilaya d'Oued Souf et que le choix de la wilaya d'Ouargla est "de permettre à cette région de devenir un pôle agricole comme Biskra..." Plus de 500 emplois sont attendus à l'issue de la réalisation du projet-pilote. Cette nouvelle stratégie adoptée dans les deux secteurs entre dans le cadre du projet de mise en valeur de plusieurs milliers de terres agricoles dans la région. Ainsi, les deux ministres ont annoncé la mise en valeur de 200 000 hectares. L'objectif est, selon les ministres, 2 millions d'hectares. Ce projet, donc, décidé par le gouvernement afin d'irriguer 2 millions d'hectares, sera débattu sous peu en Conseil des ministres restreint. À ce propos, M. Necib a précisé que la planification est d'ores et déjà faite, les études achevées et que le projet "est faisable", tant son secteur s'y prête "sérieusement", car "nous avons des ressources importantes à exploiter". "Les pouvoirs publics sont déterminés à aider et à accompagner les agriculteurs pour la mise en forme des grands projets élaborés pour le développement du secteur agricole dans cette région", a souligné M. Nouri, révélant que le projet de 2 millions d'hectares de terres irriguées concerne les quatre coins du pays. 60 000 hectares seront mis en valeur à Sétif et 70 000 hectares à l'est du pays... À préciser que lors de cette visite, les deux ministres ont eu à lancer et à réceptionner plusieurs projets, chacun dans son secteur respectif. M. M.