Présidant, hier, une journée thématique dédiée à la femme, à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, a plaidé, dans son discours liminaire, pour l'abrogation du code de la famille. La rencontre, organisée par le secrétariat national à la condition féminine du parti, a été l'occasion pour Belabbas de souligner que le processus de mise en place de lois civiles doit se parachever par l'abrogation du code de la famille. Le président du RCD a aussi invité les femmes à se mobiliser afin d'atteindre cette perspective. Ce disant, il a rappelé que le RCD milite pour une transition démocratique et qu'il a adopté, avec ses partenaires politiques, une plateforme qui fixe les principes, les mécanismes et les objectifs d'une période de transition. "Dans ce document fondateur, le RCD s'est engagé parce qu'il codifie tous les principes universels de la démocratie. Pour nous, il ne peut y avoir de justice et de progrès social sans le respect des droits de l'Homme et l'égalité devant la loi indépendamment du sexe ou de toutes autres considérations linguistiques ou religieuses. C'est pour cela que les femmes doivent aussi s'organiser et se mobiliser pour que le prolongement de ce texte soit la consécration des mêmes lois civiles pour tous, et donc l'abrogation du code de la famille", a-t-il affirmé, après avoir noté la conjoncture particulière dans laquelle intervient, cette année, la célébration de la journée du 8 Mars. "Jamais l'avenir de notre nation n'a été autant menacé par les errements, l'autisme et les indécisions des tenants du pouvoir." Le président du RCD a estimé, par ailleurs, possible de modifier le rapport de force entre le pouvoir et la société, à condition que les femmes s'y impliquent : "Si nous modifions le rapport de force entre le pouvoir et la société, et les nombreuses manifestations et contestations indiquent que cela est possible, nous pouvons imposer l'organisation d'une période de transition démocratique et négociée. La construction de ce nouveau rapport de force ne peut se faire sans l'implication des femmes qui constituent la majorité dans notre société." Mohcine Belabbas a exhorté la femme à concevoir son émancipation de manière encore plus large et plus affirmée, et ne pas la réduire à la seule amélioration de sa condition de vie. Le président du RCD a appelé la femme à se faire également un destin politique. Il a noté, à juste titre, que la femme est insuffisamment présente dans le milieu de la prise de décision et de l'exercice de la responsabilité politiques, que ce soit dans les institutions de l'Etat, dans les partis politiques ou dans les syndicats. Le président du RCD a annoncé que son parti se prépare à faire une plus grande place à la femme, à travers la mise en place, en juin prochain, d'une structure féminine. "Le RCD, où des militantes se sont toujours imposées dans les structures du Rassemblement par leurs compétences et engagements, projette de leur donner un cadre à même d'aider à la promotion du rôle des femmes dans le parti et multiplier les facteurs d'une participation plus active dans la vie politique", a-t-il annoncé, expliquant que "pour nous, l'objectif n'est pas d'accroître superficiellement le nombre de femmes politiques, sans leur garantir aucun pouvoir décisionnel ni une quelconque influence, comme c'est le cas des réformes introduites par le pouvoir en 2011. Ce cadre sera mis en place à l'occasion des assises qui seront organisées par notre secrétariat national à la condition féminine sous la direction de maître Wassila Boughari durant la première quinzaine du mois de juin prochain". D'ailleurs, en prélude à cette construction, deux conférences ont été animées au Nadi El-Moudhadid, à Alger, à l'occasion de la célébration, par le RCD, de la Journée internationale de la femme. L'une animée par Me Lila Hadj Arab autour des "Réformes politiques : une illusion de plus" et l'autre par Me Fetta Sadat sur "La situation de la femme : une hypothétique protection". S. A. I.