Ces accords portent sur l'énergie, le commerce, l'environnement et la culture. Le gouvernement envisage sérieusement de ressusciter les projets de partenariat dans lesquels s'est engagée l'Algérie, restés en suspens depuis quelques années. C'est le cas du projet de gazoduc Galsi devant relier l'Algérie à l'Europe via la Sardaigne (Italie). Ce gazoduc, d'une capacité de transfert de 8 milliards de m3/an, destiné à l'approvisionnement de l'Europe, a été, pour le moment, abandonné pour des raisons à la fois politique et économique. Sa rentabilité a été remise en cause par la partie italienne. À ce propos, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a saisi l'opportunité de la venue de son homologue portugais pour lui demander de convaincre les membres de l'Union européenne à relancer le projet. Le même souhait est affiché par M. Sellal pour l'autre projet mort-né, en l'occurrence Desertec, un concept éco-énergétique de grande envergure qui prévoit l'exploitation du potentiel énergétique des déserts d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient dans le but d'approvisionner durablement les régions avoisinantes notamment l'Europe, en électricité verte. Toutefois, précise Abdelmalek Sellal, l'Algérie veut lancer son propre projet d'exploitation de cette énergie solaire que recèle le sud du pays. Cette perspective à laquelle aspire le pays, s'inscrit dans le vaste programme de mix énergétique annoncé par les hautes autorités. Pour lui, les réserves du pays en matière d'hydrocarbures vont aller au-delà des années 2025. Avec, les récentes découvertes, elles peuvent dépasser, selon lui, les années 2033, quand bien même la consommation nationale aurait augmenté. Dès 2016, l'Algérie va, a affirmé M. Sellal, renouveler ses contrats avec les pays partenaires en matière d'approvisionnement de ces énergies. "L'Algérie est déjà un fournisseur important d'hydrocarbures de l'UE et nous croyons qu'elle peut contribuer à la diversification énergétique de l'UE", a indiqué, de son côté, le Premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho, au cours d'une conférence de presse qu'il a animée, hier, conjointement avec Abdelmalek Sellal, à l'issue de la 4e réunion de haut niveau algéro-portugaise. Il a mis en exergue l'intérêt de son pays à développer la coopération avec l'Algérie dans le domaine des énergies renouvelables notamment le solaire. "Nous comptons travailler ensemble dans le domaine des énergies renouvelables d'autant plus que les deux pays disposent d'un potentiel important dans ce domaine, surtout en matière d'énergie solaire", a-t-il expliqué. M. Sellal a, pour sa part, déploré le projet de construction de 50 000 logements que devaient réaliser les sociétés mixtes algéro-portugaises. La raison évoquée par M. Coelho est d'ordre purement commercial. Il est difficile aux sociétés portugaises de souscrire aux appels d'offres. Et l'Etat portugais ne peut imposer aux entreprises privées un tel choix. "Nous ferons notre possible, cependant pour régler ce problème", promet-il. Sur un autre registre, les deux parties ont signé neuf accords portant sur la coopération dans divers secteurs entre les deux pays. Six mémorandums dont ceux liés à l'énergie, à l'environnement et aux transports, deux protocoles de coopération ayant trait au contre(ôle) économique et la répression des fraudes et un programme d'échange culturel ont été paraphés par les ministres des secteurs concernés. Outre l'ouverture de la ligne aérienne Alger-Lisbonne à raison d'un ou deux vols par semaine, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a annoncé également la tenue en juin prochain à Alger d'une rencontre consacrée à l'évaluation des projets économiques algéro-portugais. Selon le Premier ministre portugais, les exportations portugaises ont doublé ces 5 dernières années. C'est l'œuvre de quelque 359 entreprises portugaises exportatrices vers l'Algérie tandis que de nombreuses autres sont implantées sur le marché algérien surtout dans le domaine des travaux publics et du bâtiment. Sur le plan politique, le Premier ministre portugais a appelé l'UE et les organisations internationales à profiter de l'expérience de l'Algérie et de sa connaissance du terrain, pour la résolution des conflits en Libye et dans la région. À l'instar de l'Algérie, le Portugal privilégie le dialogue inclusif. B. K.