500 000 euros sont alloués par l'Union européenne pour un site à Skikda. Les zones humides, pourtant siège d'une biodiversité sans pareille concentrée sur de petites étendues, n'ont pas échappé à une dynamique de destruction préoccupante. Les écosystèmes forestiers s'étendent sur 4,1 millions d'hectares, soit 11% des territoires du nord du pays. Un peu plus de la moitié de cette surface est, cependant, constituée de formations végétales dégradées. Un état de fait qui n'a pas échappé aux autorités concernées qui, depuis bien des années, tentent de remédier à cette situation-catastrophe. Le premier signe fort manifesté par cette volonté politique réside sans nul doute dans l'adhésion de l'Algérie, en 1983, à la Convention de Ramsar qui, à travers le programme MedWet, a réussi à classer plusieurs sites, d'une valeur internationale, à préserver. C'est du moins ce qui ressort de la rencontre d'hier organisée au complexe Corne d'Or de Tipasa à l'initiative de la Direction générale des forêts (DGF) et du Comité des zones humides méditerranéennes (MedWet), et ce, sous le haut patronage du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. L'occasion pour l'Algérie d'annoncer la désignation de 16 nouveaux sites portés sur la liste Ramsar qui compte désormais 42 sites reconnus comme zones humides d'importance internationale. Une reconnaissance en guise de label qui vaut son pesant d'or et implique, en conséquence, le privilège de bénéficier d'assistance technique, voire des financements de la part de l'Union européenne. Tel est le cas, justement, pour un site désigné à Skikda qui devra faire l'objet d'un financement de l'ordre de 500 000 dollars, comme l'a affirmé M. Beloued, directeur général des forêts. “À travers ces sites, des pans entiers de la biodiversité de l'Algérie, souvent inexplorés et par conséquent méconnus, sont désormais à la portée de la communauté scientifique nationale et internationale”, a déclaré pour sa part Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture, en insistant sur les actions menées dans ce cadre en citant le cas de l'oasis de Ouled Saïd à Timimoun, restaurée et réhabilitée puis sortie du registre de Montreux des zones humides qui font face à des problèmes graves. Plus récent encore, le ministre donnera également en exemple un autre site, à Timimoun, en cours de restauration et de réhabilitation, et ce, grâce au savoir-faire local de lutte contre l'ensablement par une technique ancestrale consistant à élever des clôtures en palmes sèches. M. Beloued, quant à lui, reviendra sur le site de Réghaïa qui a bénéficié d'une enveloppe de la part du Fonds mondial pour la protection de la nature, qui a eu jusque-là à financer sept projets à raison de 40 000 francs suisses pour chacun d'eux. Et dans la politique préconisée pour les zones humides, pas moins de 2 millions d'euros ont été déboursés dont 480 000 euros obtenus dans le cadre d'une coopération internationale. Le chemin parcouru est appréciable, selon les spécialistes du domaine qui reconnaissent, cependant, que ce sont des résultats loin d'être suffisants. L'objectif recherché n'est autre que de classer le maximum de sites sur la liste Ramsar parmi les 256 zones humides recensées dans le pays. Un effort qui recommande à plusieurs autres intervenants, à l'exemple des collectivités locales, de prendre à leur tour des mesures accompagnatrices pour la réussite de cette dynamique. N. S.